Avec 1 milliard de colis envoyés chaque année en France, l’Ademe et le Ministère de la Transition Écologique se sont intéressés aux impacts du commerce en ligne sur l’environnement. Publiée fin avril, l’étude met en avant quatre leviers d’action et propose un nouvel outil de simulation, « ECEL », qui permet d’établir des scénarios d’évaluation de l’impact environnemental du e-commerce.
Moyens de transport, emballages utilisés, comportements des consommateurs : le e-commerce est loin d’être neutre en matière d’impact environnemental. Représentant 14 % du commerce de détail en France en 2021, 42 millions de Français réalisent régulièrement des achats en ligne, soit 80 % des Français de 11 ans et plus. Avec des conséquences non-négligeables sur l’environnement : les émissions de gaz à effet de serre induites par cette activité seraient de l’ordre de 1 million de tonnes de CO2. L’Ademe et le Ministère de la Transition Écologique se sont donc intéressés aux impacts du e-commerce et aux leviers d’action à mettre en place. Si celui-ci peut présenter des points forts sur le plan environnemental par rapport au commerce en magasin (absence de locaux, de déplacements de consommateurs, mutualisation des trajets de livraison à domicile), il dispose également de points faibles, à commencer par les moyens de transports utilisés. Les distances parcourues, l’usage du fret aérien, le taux de chargement des véhicules peuvent notamment être mis en avant. L’étude nuance cependant ces résultats, ajoutant que ces « points forts et points faibles ne sont pas systématiques. Ils dépendent notamment du comportement du consommateur et des infrastructures mis à leur disposition (transport en commun, point de retrait…) ». Autre levier d’action mentionné : les emballages. L’étude préconise notamment de supprimer le suremballage lorsque l’emballage du fournisseur le permet, et de réduire le pourcentage de vide (estimé à 50 %) afin de diminuer le volume des colis et la quantité d’emballage produite.
Un nouvel outil de simulation : « ECEL »
Forte de ces travaux, l’Ademe a développé un outil de simulation portant sur les impacts du e-commerce : « ECEL ». Disponible en format tableur, il permet d’évaluer l’impact relatif entre un achat en ligne et en magasin. Plusieurs scénarios déjà constitués ont été établis : livraison à domicile réussie, déplacement du consommateur en point relais, colis retourné… Chaque commerçant peut personnaliser ses données. Les résultats de l’évaluation sont regroupés en sept catégories : commande, sites logistiques (ou magasin), livraison, acheminement aérien, acheminement routier, déplacement du consommateur, emballages. L’outil permet ainsi de modéliser n’importe quel enchaînement d’étapes opérationnelles et de réaliser plusieurs scénarios afin de les comparer entre eux. Plusieurs indicateurs sont produits : effets de serre, consommations de ressources énergétiques, émissions de NOx, de particules… Si son ergonomie n’est pas prévue pour le grand public, cet outil est destiné aux acteurs du e-commerce et aux experts de l’évaluation environnementale qui souhaiteraient l’utiliser ou s’en inspirer. Il est disponible sur commande. À terme, plusieurs perspectives sont envisagées, notamment le développement et la mise à disposition d’une version web.
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