L’atelier d'insertion textile Avre Luce Noye : un travail de dentelle pour un retour vers l’emploi durable

Créé en janvier 2022, l’atelier d'insertion textile Avre Luce Noye accompagne plus d’une vingtaine de femmes vers le retour à l’emploi. Savoir être, savoir-faire, travail sur les freins périphériques : la structure propose un accompagnement global, en s’adaptant toujours aux profils de ces femmes. Rencontre avec Lucie Hottin, conseillère en insertion professionnelle. 

Elles sont 25 couturières à travailler depuis un an au sein de l’atelier d'insertion textile Avre Luce Noye. Située à une trentaine de minutes d’Amiens, cette structure d’insertion accompagne des publics éloignés de l’emploi, sur une durée de 4 et 24 mois. « Nous accueillons des profils divers, de la jeune femme en décrochage scolaire, à la personne proche de la retraite, en passant par la maman qui souhaite se reconvertir. Nous n’avons aucune barrière ! Notre ambition est le retour à l’emploi pour toutes. Ces femmes n’ont pas forcément vocation à continuer dans le secteur du textile, mais l’atelier les aide afin qu’elles puissent évoluer dans leur projet, qu’elles reprennent espoir, et qu’elle puissent trouver une sortie favorable vers un emploi durable. L’idée est qu’elles puissent se servir des savoir être et savoir faire acquis lors de cette expérience pour leur futur métier » explique Lucie Hottin, conseillère en insertion professionnelle. Et pour accompagner ces projets, la structure a mis en place un binôme efficace, permettant de repérer les freins. « Je travaille en lien étroit avec la conseillère technique afin d’orienter au mieux les salariées et d’identifier plus facilement les freins éventuels, tout en gardant une certaine confidentialité. Ces freins peuvent être administratifs, judiciaires, liés au surendettement, à la santé. Parfois, il s’agit de détecter un handicap dont la salariée elle-même n’a pas forcément conscience, et de l’inviter à consulter un médecin pour le faire reconnaître. C’est un travail de dentelle, mais dans cette relation, ce lien est essentiel. Si le binôme ne fonctionne pas, les informations ne passent pas. Nous réfléchissons ensemble, et sommes aux côtés des salariées pour qu’elles réussissent ».

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Un climat de confiance

230119 incopiableTote bag, chouchous, t-shirt, polo, t-shirt,: l’atelier confectionne de nombreuses pièces. « Nous commençons à avoir de grosses commandes, et nous travaillons avec des fondations, des entreprises, des donateurs particuliers. Actuellement, nous avons une commande de près de 30 000 chouchous. Nous avons développé un premier site de vente en ligne, chouchou français (chouchou-francais.fr), et une marque de tee-shirts et de Polo, INCOPIABLE, disposant également d’un site en ligne. Mais notre objectif est surtout que la salariée se sente bien pour qu’elle puisse, ensuite, remplir ses missions ». Et ce climat de confiance s’installe dès la prise de poste, l’atelier y étant particulièrement attentif. « Lorsqu’elles arrivent, certaines femmes n’ont aucune connaissance dans le domaine de la couture : il faut les former sur les machines, expliquer les différents réglages, les matières. Il y a tout une phase d’apprentissage. Chaque nouvelle salariée a une marraine qui dispose de plusieurs mois d’expérience et qui peut l’accompagner. Cela instaure un climat de confiance, et cela est extrêmement valorisant puisque, quelques mois plus tard, c’est au tour de ces salariées de former les nouvelles venues ». Moins d’un an après sa création, le projet est reconnu, et nommé Lauréat de la Diversité 2022. « Ce qui nous a poussé à candidater, c’est le mot diversité. Nous sommes très attachés à ces notions d’inclusion, d’insertion. Pour nous, c’était également un moyen de mettre en lumière les femmes avec qui nous travaillons et le projet en lui-même. Nous nous disons que nous travaillons dans le bon sens. Cela valorise notre action sur l’ensemble du territoire. C’est un beau coup d’éclat qui respecte nos valeurs ». Et l’atelier a encore beaucoup de projets à venir. La structure travaille actuellement sur une manière d’intégrer des hommes, en s’associant, pourquoi pas, à d’autres partenaires. Cette année, elle continuera de travailler aux côtés des femmes, et souhaitant un emploi durable pour toutes. Un travail de dentelle, qui tisse sa toile mois après mois.