Nommée lauréate des Trophées de l’Économie Responsable en 2015, Kiloutou déploie depuis plus d’une dizaine d’années une démarche RSE qui s’est structurée et renforcée au gré des ambitions des dirigeants et collaborateurs. Retour sur le cheminement responsable de cette entreprise emblématique du territoire à travers le témoignage d’Audrey MICLARD, directrice du développement durable.
Comment votre démarche RSE s’est-elle enclenchée ? Quel était le besoin initial ?
Audrey Miclard (AM) : Notre volonté s’est accélérée en 2011, avec ce que l’on pourrait qualifier d’un certain alignement des planètes. Premièrement, nos dirigeants et collaborateurs ont exprimé le besoin d’approfondir les thématiques de la sécurité et du développement durable au sein de l’organisation à la suite d’un projet de vision. Nous avons également observé une forte accélération du côté de nos clients, que sont les acteurs du BTP, qui avançaient énormément sur ces sujets. De plus, le contexte réglementaire se diversifiait. Nous prenions conscience que sans structurer notre démarche, nous ne faisions que subir les réglementations en vigueur et à venir, et n’avions donc pas de temps d’avance. Enfin, l’ensemble de nos parties prenantes externes, en particulier la finance et les actionnaires, commençaient à se positionner sur ces sujets. Ces facteurs nous ont ainsi fait réaliser que nous avions besoin de formaliser notre démarche RSE.
Kiloutou a été nommée lauréate des Trophées de l’Économie Responsable en 2015. Quelles évolutions marquantes ont-été mises en place depuis lors ? Quels sont vos axes d’amélioration d’hier, d’aujourd’hui et de demain ?
AM : En 2015, ce qui nous importait particulièrement était de mettre en place un référentiel privé pouvant enrichir nos labellisations et certifications de bonnes pratiques et d’indicateurs développement durable au sein de notre réseau d’agences. Nous avons ainsi décliné nos enjeux en un référentiel, qui a permis d’établir clairement les attentes environnementales, sociétales, sociales et économiques envers chacune des structures. Cela nous a demandé pas mal
de temps, mais s’est avéré essentiel.
Nous avançons actuellement sur les sujets du handicap, de la féminisation des métiers grâce à notre responsable diversité et inclusion. Nous nous démarquons aujourd’hui du reste du secteur grâce à nos pratiques environnementales, en particulier notre trajectoire carbone. En tant que loueur, nous sommes dans la dynamique de l’économie du partage. Il nous est donc essentiel de limiter nos impacts, et de les maîtriser pour accompagner au mieux nos clients présents dans le monde entier sur des aspects de décarbonation. Adapter nos métiers, réduire nos émissions à travers des matériels et services plus responsables, et rendre nos chantiers moins émissifs forment de véritables défis de transformation.
Un autre enjeu de l’équipe développement durable concerne la mise en place de la CRSD, car 2026 approche à grands pas. Cette obligation de publication et reporting extra financier nous demande une grande quantité de ressources et d’énergie pour les deux années à venir, mais va nous permettre de mettre en valeur et de partager nos informations auprès de nos investisseurs.
De quelle manière ces pratiques sont-elles reliées à votre stratégie ?
AM : Il n’y a pas de débat : la démarche RSE doit faire partie intégrante de l’entreprise. Elle demande des investissements, voire parfois de revoir son business model, et est éminemment stratégique. Pour autant, elle dépasse également les frontières de l’entreprise, et s’intègre dans un écosystème. En tant que loueur, nous ne générons pas la totalité des impacts des produits et matériels. Afin d’être encore plus connectés à notre écosystème, nous avons contribué à la création d'un événement « Les Rencontres du Matériel Durable », dans le but de mettre autour de la table une diversité de métiers, et travailler en filière sur des enjeux qui nous sont propres. Olivier COLLEAU, président exécutif de KILOUTOU, s'est particulièrement investi dans ces événements, ce qui montre l’engagement de nos dirigeants sur ces sujets.
Que retenez-vous de votre expérience au sein des Trophées de l’Économie Responsable ?
AM : Premièrement, ils nous ont permis de formaliser notre état d’avancement sur ces sujets. Être accompagné par le Réseau Alliances nous a également challengé sur notre démarche à travers la candidature. Cela a généré beaucoup d’échanges, et a permis de communiquer sur notre démarche aussi bien en interne qu’en externe. À titre d’exemple, le valoriser en interne m’a permis de mobiliser la gouvernance de l’époque sur le sujet, et a aussi créé de beaux moments de teambuilding. Devenir lauréat nous a permis d’être visibles, mais aussi de prendre conscience du chemin parcouru jusqu’alors grâce à cette reconnaissance extérieure, et d’enclencher les étapes suivantes. Cela nous a donné encore plus d’énergie pour continuer l’aventure !
Un mot à partager aux entreprises qui souhaitent candidater aux Trophées ?
AM : Il faut se lancer ! Tout ce qu’on met en place n’est jamais parfait, mais cela vaut le coup de le partager. On en sort toujours grandi, et cela nous donne les clés pour continuer à accélérer. En tant que jury des Trophées, c’est un super moment. Étant tout aussi ch’ti que mon entreprise, je suis très attachée à ma région. Il me parait essentiel de valoriser notre territoire, qui regorge de pépites. C’est un temps d’investissement qui apporte beaucoup de bonheur. De plus, en ces périodes de recrutement difficiles, mettre en lumière de telles démarches permet également de recruter des talents. Vous n’avez donc rien à perdre, et tout à gagner !
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