Sensiatys : « Le végétal, ce n’est pas de la décoration, c’est une source d’apaisement moral, physique et émotionnel »

10 % : c’est le nombre de jours d’arrêt-maladie qui pourraient être évités si nous avions davantage de végétaux dans nos espaces de travail. Depuis 3 ans, Céline Gauthier propose de revégétaliser nos bureaux. Son agence de design végétal, Sensiatys, ne se contente pas de mettre « quelques plantes dans des pots » : elle éco-conçoit de véritables dispositifs et objets pour transformer nos espaces de travail. Rencontre avec sa dirigeante.

240213 sensiathys 2Saviez-vous que le végétal peut diminuer jusqu’à 9 décibels le volume sonore ambiant ? C’est l’une des nombreuses ressources que nous offre la nature. Céline Gauthier l’a bien compris. Depuis 2021, elle dirige l’agence de design végétal : Sensiatys. Tout est dans le nom : sens et Atys, dieu grec de la végétation. La jeune femme propose des dispositifs de végétalisation éco-conçus avec pour ambition de reconnecter l’homme avec la nature. « Le végétal, ce n’est pas de la décoration, c’est une source d’apaisement moral, physique et émotionnel. Les bénéfices sont nombreux : cela augmente la concentration, favorise le lien social et l’inspiration. Mon travail consiste à faire un premier diagnostic. J’observe le lieu, son volume, son orientation, sa lumière, les circulations, les usagers. Je me questionne sur les espaces d’attentes, d’accueil, les postes de travail dans leur dynamique et leur relation entre eux. Parfois, je peux même valoriser un meuble oublié ou récupérer des matériaux. Puis je propose des pistes dessinés qui permettent de valider le projet. Je rentre ensuite davantage dans le détail du projet de végétalisation sélectionné, notamment grâce à des plans, de la 3D. Puis, une fois la proposition acceptée, je fais appel à des partenaires – entrepreneurs, artisans, agenceurs - pour réaliser le dispositif végétal dont j’assure la coordination » explique la jeune femme. Depuis le lancement de Sensiatys, Céline Gauthier s’entoure de partenaires locaux pour l’accompagner dans ses projets : elle fait appel à des structures comme Rewood, Collectero ou encore Pousses d’Artisans pour le sourcing des matériaux. La fabrication ainsi que l’entretien des dispositifs de végétalisation sont quant à elles réalisées par des artisans et entreprises locales.

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Créer des écosystèmes

En parallèle, Céline Gauthier s’est attachée à développer le volet social de son agence, un axe qui lui tenait particulièrement à cœur. Elle propose ainsi des ateliers ludo-pédagogiques. « L’idée est de créer tout en intégrant l’usager dans le processus créatif. C’est enrichissant, et souvent plus efficace pour comprendre les besoins et avoir connaissance des freins de chacun. Et puis, il y a de nombreux bienfaits comme L’augmentation de l’estime de soi, l’émancipation et la fierté d’avoir participé ». Deux ateliers sont d’ores et déjà disponibles : le programme Sensi-Végétal qui marie plantes médicinales et créativité, et le programme Sensi-thinking, qui aborde de nombreux sujets comme la qualité de vie au travail, la cohésion d’équipe, sous le prisme de l’intelligence collective et du végétal.

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L’agence, également accélérée rev3, a rejoint différents programmes au sein de Réseau Alliances, comme celui des Futurs Entrepreneurs Responsables : « J’avais commencé à mettre des actions en place, mais je tâtonnais, je tournais en rond. L’accompagnement m’a permis de me poser d’autres questions, notamment sur mes externalités indirectes. Plus globalement, j’ai rejoint le réseau car sur internet, on trouve beaucoup de théorie, mais la question, c’est : comment je fais ? Cela m’a permis de rendre les choses plus accessibles. Actuellement, je participe au programme d’engagement B Corp ce qui m’a permis de rédiger ma charte RSE et d’anticiper certaines questions que je pourrais me poser avec de futurs salariés ». La charte RSE de Sensiatys se structure autour de trois piliers : l’environnement, afin de « créer des écosystèmes et non pas juste mettre une plante dans un pot », l’économie, en « faisant appel à des artisans locaux », et le social, via « la démarche participative mise en œuvre à travers les ateliers ». Si l’entrepreneuse a beaucoup travaillé avec les collectivités, elle propose aujourd’hui une offre à destination des entreprises. Elle travaille dans les Hauts-de-France, mais ne s’interdit pas de se développer sur le territoire national selon les demandes. Une jeune pousse qui continue de grandir de jour en jour.
 

Crédits photos : Céline Gauthier