Z - Code pour l'emploi : un trait d'union entre tous les acteurs qui œuvrent pour l'inclusion professionnelle autour du numérique

Z - Code pour l'emploi accompagne les jeunes les plus éloignés de l’emploi en les formant aux métiers du numérique. Dans une posture d’amélioration continue, l’association détecte, accompagne et suit chacun de ses bénéficiaires, de manière la plus fine possible. Entourée d’institutions et d’entreprises engagées, qui la soutiennent et qui accueillent les jeunes en alternance avec pour objectif l'emploi durable, elle est ce trait d’union solide entre des mondes qui ne se parlent pas assez. Rencontre avec Antoine Charlet, Leader relations entreprises.


Photo de jeunes bénéficairesD’un côté, il y a les entreprises qui font face à une pénurie de main d’œuvre dans le secteur du numérique, notamment lorsqu’elles doivent opérer rapidement une transformation digitale. De l’autre, des jeunes aux parcours de vie compliqués, mais qui ont l’envie de (re)prendre leur avenir en main. Entre les deux, l’association Z - Code pour l'emploi qui adresse trois missions : celle de mieux détecter les jeunes, de mieux les former aux métiers du numérique, et de créer les conditions d'une mise à l’emploi réussie. Créée en mars 2020 à la suite de la disparition de Pierre de Saintignon, l’association s’inscrit dans une logique d’amélioration continue, en ajustant et en adaptant en permanence son offre, et cela, afin d’accompagner le plus finement possible ses jeunes bénéficiaires. « Nous avons toujours cherché à trouver la bonne méthode pour accompagner les jeunes les plus éloignés de l’emploi, issus des quartiers prioritaires de la ville, sans réseau, vers le monde de l’entreprise. Au début, nous proposions une formation de développeur web de trois mois. Les jeunes arrivaient ensuite en entreprise, mais, malgré de très belles réussites, certains se sentaient un peu démunis par manque de formation technique, et parce qu’ils n’étaient pas suffisamment préparés aux codes de l’entreprise. Cette expérience nous a forgé une conviction forte : l'inclusion réussie est une histoire d'un temps long » explique Antoine Charlet. L’association se remet alors en question, non pas sur le fond, qui reste celui d’accompagner les jeunes, mais sur le volet de la méthode. « Nous avons construit un partenariat avec Epitech, école du numérique reconnue sur le marché du travail. C’est un parcours de deux ans, avec une formation initiale de 10 mois, puis une phase d’alternance qui permet de mettre un pied dans l’entreprise. La formation permet aussi de travailler leur adaptabilité, ce qui nous convenait bien : la moitié des jeunes travaillent aujourd’hui sur des langages qu’ils n’ont pas vus en cours, ils sont capables d’aller chercher par eux-mêmes. Nous en sommes à la deuxième promotion, et le dispositif fonctionne bien ».

Une détection qualifiée, des taux d’échec faibles

Ces réussites ne doivent rien au hasard : l’association veille à bien préparer ses jeunes, et elle commence dès la phase de détection. « Nous allons faire de la sensibilisation, pour faire connaître les métiers du numérique, en lien avec des partenaires locaux comme France Travail ou les missions locales. Nous pouvons proposer des stages courts, des rencontres avec les entreprises pour qu’ils puissent se rendre compte de ce que cela implique. Nous leur proposons également d’intégrer le parcours « BTech » d’EuraTechnologies où sont basés nos locaux, et qui permet de découvrir les métiers du web et de confirmer l’intérêt pour ce secteur ». Cette détection qualifiée permet aussi d’affiner les orientations selon le profil et la motivation du jeune. « Tout le monde doit trouver sa place. Cette phase permet de faire une première évaluation pour bien orienter. Il y a ceux qui pourront intégrer Epitech pendant deux ans, et d’autres qui seront plus à l’aise sur des parcours plus courts, et qui seront réorientés vers des centres de formation. Nous n’emmenons pas un jeune dans une formation dans laquelle il rencontrera des difficultés et qui le mettra dans une spirale d’échec » ajoute Antoine Charlet. Pour les jeunes qui entreront à Epitech, l’association mène un travail autour de la posture professionnelle pendant un mois. Les bénéficiaires viennent tous les matins dans leurs locaux, et suivent des ateliers autour de la confiance, de la gestion du temps. « Nous les mettons en situation de réussite, et grâce à cela, le taux d’abandon est très faible. Ils se connaissent, un esprit de promo s’installe et ils sont plus. Durant toute cette période nous les accompagnons également pour lever tous les freins périphériques (aides, logements, santé...) et nous les préparons à entrer dans la vie professionnelle. Et puis, à la fin de cette première année, nous allons ouvrir notre réseau au maximum, car l’alternance n’est pas garantie pour tout le monde, et notre ambition est d’intensifier cette mise en réseau. Nous allons rencontrer les entreprises, notamment celles qui cherchent à s’impliquer sur ce volet sociétal ».

Trois photos : une première "photo de promotion" et les deux suivantes avec les bénéficaires en cours

Une responsabilité partagée pour la bonne réussite du projet

Là encore, l’association veille au bon déroulement du projet. « Si la direction RSE est ok, mais que les équipes n’adhèrent pas, cela ne fonctionnera pas. Notre mission est d’inclure tout le monde, d’expliquer ce qui pourrait différer avec un jeune issu d’un parcours plus classique. Nous essayons d’avoir des retours d’expérience des managers, et que les jeunes viennent aussi se présenter dès le départ. Nous les suivons durant tout le parcours, et le CDI vient naturellement en fin d’alternance. Chacun à sa part de responsabilité : le jeune qui doit suivre une formation exigeante, l’entreprise qui doit s’impliquer dans le projet, et nous qui devons embarquer correctement tout le monde : il y a nécessité à faire aboutir ces parcours ». 25 jeunes seront en recherche d’alternance à la fin de l’année scolaire, l’association propose donc aux entreprises qui seraient intéressées de les accompagner. Les acteurs économiques peuvent également s’impliquer dans la démarche via du mentorat : visites, partages de conseils et de méthodes, simulations d’entretien… Les pistes sont variées. Les entreprises peuvent également soutenir financièrement l’association dans ces parcours. Une manière d’amplifier son impact : Z - Code pour l'emploi souhaite développer d’autres filières autour du numérique, notamment sur les métiers de la cybersécurité et autres métiers de l'IT. La méthode ayant fait ses preuves – déjà une cinquantaine de mises à l’emploi depuis sa création - l’association souhaite l’essaimer, et envisage de se déployer à Paris. Le seul indicateur de réussite pour Z - Code pour l'emploi se définit par la mise à l'emploi durable.