Monnaie locale : une boucle vertueuse pour une économie au service du territoire

Une monnaie locale pour la métropole : c’est le projet que porte l’association « Monnaies locales sur la Métropole Lilloise » (MLML). Objectif : développer l’utilisation de deux monnaies locales sur le territoire métropolitain. Rencontre avec Perrick Penet, le président de l’association.

 

Depuis 2010 en Sardaigne, l’île utilise une monnaie locale alternative appelée Sardex : aujourd’hui, plus de 3 500 entreprises l’utilisent et 40 millions de « Sardex » ont été injectés dans l’économie locale. Une façon, pour l’île, d’amortir les effets de la crise économique. Car c’est l’une des forces de la monnaie locale : pouvoir développer une « économie circulaire de la finance » et éviter que ces fonds ne partent ailleurs, financer des projets qui ne servent pas le territoire. Lancée fin 2020, l’association Monnaies locales sur la Métropole Lilloise (MLML) souhaite impulser la même dynamique. « Nous avons deux projets, celui de créer une monnaie citoyenne, que chacun pourra utiliser pour ses achats du quotidien et une seconde monnaie, à destination des entreprises qui travaillent en B2B et qui se base sur le modèle du barter » explique Perrick Penet, président de l’association MLML. Concrètement, les entreprises prennent une cotisation auprès d’une chambre de compensation, similaire à une banque, qui se charge de mesurer et tracer les échanges qui se font entre les entreprises. « Ce système est plafonné vers le haut et vers le bas : si j’achète une prestation, je serai à – 1 000 mais une autre entreprise sera à + 1 000. Dès que vous êtes dans le vert, l’objectif est de réinjecter ces fonds, ce qui crée la dynamique. Ce que s’échange les entreprises ce sont des dettes et des créances. Le système est toujours équilibré ». Cette monnaie se veut complémentaire et non une alternative : « une entreprise ne pourra pas tout faire en monnaie locale, car elle aura toujours des impôts, de la TVA : elle ne vient pas remplacer l’euro ». 

 

Une dynamique pour le territoire

mlml 200entreprises jeparticipe 1Sur le territoire, l’écosystème est propice à l’émergence de cette monnaie locale. « Toutes les prestations de service peuvent être concernées. Si je vous donne un exemple de boucle, vous pouvez avoir, autour d’Euratechnologie, une structure de l’IT. À côté, vous allez retrouver une crèche, puis une société qui fait des plats pour bébés puis un producteur de produits biologique qui aura besoin de faire son site internet et donc de faire appel à une structure de l’IT. Nous sommes sur toute la chaîne de service. Nous pouvons également imaginer des boucles avec des régies de l’eau ou autour de l’électricité ». Pour pérenniser la démarche, l’association recherche aujourd’hui 200 entreprises pour lancer le dispositif. « Nous avons 25 structures engagées aujourd’hui, et nous souhaitons atteindre cet objectif d’ici novembre ou décembre afin de lancer le projet en début d’année prochaine ». Celui-ci s’adresse plus particulièrement aux TPE, PME et ETI mais également aux formes juridiques ayant un numéro de Siret, comme les coopératives, les associations... « Quand on parle d’une monnaie locale, on parle d’un territoire. Nous avons choisi celui de la métropole. Nous cherchons également des entreprises maitresses de leurs investissements, ce qui exclut les filiales » précise Perrick Penet. L’enjeu est bien de créer des dynamiques sur le territoire autour d’un écosystème restreint en faveur du développement local : « nous sommes vraiment là pour le territoire, à l’échelle du territoire ».

 

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