Et la philanthropie dans tout ça ?

En ces temps de crise sanitaire et d’organisation de la société chamboulée, certains prônent qu’il ne faut pas revenir « à la normale ». Personne ne ressortira de cette aventure indemne.

On parle beaucoup de secteurs utiles, notamment en regardant ceux qui ont été désignés par le gouvernement comme indispensables et dont l’activité continue à tourner presque normalement.

Mais qu’en serait-il des autres ? Pourrait-on dire que certaines entreprises sont utiles et d’autres non ? Que certains acteurs sont plus indispensables que d’autres ? Chaque entreprise a évidemment une utilité dans la société, ne serait-ce que de créer de l’emploi.
L’utilité n’est pas l’apanage des associations ou secteurs publics par exemple.

Révéler son impact et le mettre au cœur de son business model n’aura jamais été autant actuel.

Nous pouvons observer des entreprises qui mettent leurs savoir-faire techniques et leurs outils au profit des besoins urgents actuels : Lemahieu qui fait des sous-vêtements fabrique des masques, Décathlon des visières de protection et Renault et PSA réfléchissent à fabriquer des respirateurs. Nous avons donc les moyens humains et matériels de fabriquer des produits de première nécessité que nous avons délocalisés depuis longtemps.

L’exemple de la grande distribution qui s’approvisionne principalement auprès des producteurs locaux est aussi un signal positif qui permet de nouer ou renouer de nouvelles relations fournisseurs. Comment cela persistera après la crise ?

Cela met également en avant l’interdépendance des acteurs d’un territoire : lorsqu’un secteur est mis à mal, c’est tout l’écosystème qui est mis à l’épreuve. Si la santé n’est pas assurée, l’économie trinque, le social est mis à encore plus rude épreuve sans moyens supplémentaires.

Nous savons qu’il y aura de nombreux dommages collatéraux : emplois, liquidation d’entreprises et donc augmentation du chômage. Mais il en ressortira aussi de la détresse sociale, une mise en danger du secteur associatif, de la solidarité, des entreprises à impact.

Le risque traditionnel de sous-estimer le besoin d’aide envers l’écologie, l’environnement, le sociétal pourrait être en incohérence avec les attentes réelles des populations touchées dans leur chair.

Nous ne pouvons pas être sceptiques alors que c’est notre devoir de se lever et d’agir pour montrer qu’autre chose est possible.

Aujourd’hui, autant qu’hier, la solidarité sera de mise. Mais quel avenir proche pour la philanthropie, l’engagement sociétal dans vos entreprises ?

A court terme, certains prendraient peut-être la décision de geler les dons mais qu’en sera-t-il dans quelques mois ? Comment assurer la survie de tous ces acteurs dont nous avons tous fondamentalement besoin ?

La philanthropie pourrait prendre un nouveau tournant. Comment renouer des relations nouvelles avec les acteurs d’intérêt général ?  Comment mieux coopérer ?

L’effort qui va être demandé à tous doit être solidaire et la philanthropie peut être un moyen puissant. Un moyen aujourd’hui mais peut-être aussi un outil pour contribuer, dans le futur, à enrayer les crises telles que celle que nous connaissons aujourd’hui.

Sophie Letartre
Chef de projet RSE & Innovation Sociale


Vous souhaitez bénéficier d'un accompagnement autour du mécénat d'entreprises et de l'engagement sociétal ?
N'hésitez pas à nous contacter. Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

 

Et retrouvez la communauté SoBizHub sur notre site internet : https://www.sobizhub.org/

Les bonnes pratiques de nos adhérents :