À Hesdin-la-Forêt, le World Forum poursuit le cycle Habiter et engage l’action sur le terrain

Suite au lancement du cycle, organisé dans le cadre des rencontres rev3 et moi à Fourmies, le cycle « Habiter » du World Forum for a Responsible Economy a poursuivi sa route à Hesdin-la-Forêt pour une deuxième étape tournée vers les solutions. Portée par Réseau Alliances, cette journée a permis de rassembler collectivités, services de l’État, entreprises et structures sociales autour d’un défi partagé : faire du logement un levier d’inclusion et d’attractivité dans les territoires ruraux.

 

Marie-Hélène Foubet, Présidente  de Réseau Alliances, a rappelé en ouverture que « les deux choses importantes pour les citoyens, c’est l’emploi et avoir un logement », soulignant l’objectif de ce cycle : connecter les enjeux pour produire de l’action. Elle a salué le partenariat noué avec les territoires, notamment celui d’Hesdin-la-Forêt, pour bâtir une réflexion fondée sur le terrain. Matthieu Demoncheaux, Maire  de la commune et Président de la Communauté de communes des 7 Vallées, a dressé un état des lieux sans détour, tout en affirmant une volonté forte de transformation : « On ne peut pas avoir des perspectives, on ne peut pas se projeter si on est mal logé. » Il a rappelé les projets en cours, dont la mise en œuvre d’un permis de louer, et le soutien de l’ANAH  (Agence nationale pour l'amélioration de l'habitat) pour déployer une OPAH-RU (Convention d'Opération Programmée d'Amélioration de l'Habitat de Renouvellement Urbain) dotée de 12 millions d’euros. Un engagement fort, nourrie d’une approche globale : « C’est tout ce travail que nous allons chercher à mettre en place, au sein des services de la Communauté  de communes et de la ville, pour travailler en transversalité. »

Isabelle Fradin-Thirode, sous-préfète de Montreuil-sur-Mer, a souligné les liens étroits entre logement, santé et sécurité : « On a une surmortalité hivernale dans les Hauts-de-France. Et ces chiffres-là, on ne les a pas réglés. » Elle a aussi rappelé l’impact du mal-logement sur les parcours de vie : « Le logement a un impact sur la trajectoire des personnes vulnérables… mais vous pouvez aussi vous retrouver dans un logement qui va vous affecter. S’il n’y a pas un minimum de conditions pour vivre en sécurité, dans le calme, vous n’irez pas mieux. » Édouard Gayet, directeur de la DDTM  (Direction départementale des territoires et de la mer) du Pas-de-Calais, a confirmé cette stratégie de revitalisation par l’existant : « La priorité, c’est de remettre sur le marché du logement la lutte contre la vacance, la lutte contre l’habitat indigne, et valoriser tout ce que notre parc offre déjà. »  Il a insisté sur le dialogue constant avec les élus pour adapter les politiques aux réalités locales. Enfin, Emmanuelle Leroy, directrice territoriale de France Travail, a évoqué l’importance du logement dans l’insertion professionnelle : « Dès l’instant qu’on a un logement sûr et abordable, on est beaucoup mieux équipé pour se concentrer sur la recherche d’emploi. » Elle a détaillé l’accompagnement global proposé en binôme avec les acteurs sociaux dès que le logement est identifié comme un frein.

 

Observer pour mieux comprendre

La visite urbaine qui a suivi a permis aux participants de découvrir, sur le terrain, les réalités concrètes du bâti local. Guidée par l’équipe municipale et Citémétrie, cette balade a illustré les défis de vacance, de qualité et d’adaptation des logements, mais aussi les leviers déjà activés, comme les diagnostics partagés, les partenariats avec les bailleurs ou encore l’usage d’outils réglementaires.

Cette immersion avait une fonction précise : « faire toucher du doigt la réalité de notre territoire », comme l’a exprimé Matthieu Demoncheaux. En ancrant les échanges dans l’environnement local, cette étude de cas a posé les bases d’un travail collectif à poursuivre.

 

Penser ensemble les solutions de demain

L’après-midi a été consacré à un atelier d’intelligence collective, réunissant une trentaine d’acteurs engagés. Répartis en petits groupes, ils ont identifié les enjeux prioritaires du logement en ruralité (accessibilité, décence, lien à l’emploi) avant de proposer des pistes d’action.

Ce temps fort de co-construction a mis en lumière une volonté commune : dépasser les constats pour construire, ensemble, des réponses concrètes et adaptées. Les apports issus de cet atelier seront synthétisés et valorisés lors de la prochaine étape du cycle « Habiter », les 25 et 26 novembre à Lille, dans le cadre du World Forum for a Responsible Economy. L’occasion de relier les initiatives locales à une dynamique régionale, et de porter haut les voix des territoires.