Données ESG : le Gouvernement lance sa plateforme « Impact »

Dès 2023, suite à la nouvelle directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), les entreprises de plus de 250 salariés devront produire un reporting de données extra-financières concernant leurs impacts environnementaux. Pour les accompagner dans cette nouvelle obligation, le Gouvernement a lancé la plateforme Impact, se voulant être un outil d’entrainement.

 

En mars 2018, l’Union Européenne adoptait un plan d’action en faveur de la finance durable. Pour atteindre les objectifs climatiques et énergétiques d'ici 2030, 260 milliards d'euros d'investissements supplémentaires par an seront nécessaires. L'enjeu, pour l'Union, est donc d'accélérer le verdissement de la finance. Plusieurs mesures ont ainsi été prises et entrent progressivement en vigueur. C’est notamment le cas de la taxonomie verte, un système de classification à l’échelon européen qui permet aux investisseurs et aux entreprises d’avoir un langage commun pour évaluer si une activité économique est durable ou non, ou encore la Réglementation « Disclosure » qui vise à harmoniser les règles de transparence en matière d'engagements liés à la finance responsable. Le 21 avril dernier, la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) a été présentée : à partir de 2023, les entreprises européennes de plus de 250 salariés auront l'obligation de reporter de manière transparence leurs indicateurs ESG ; E pour Environnementaux, S pour Sociaux et G pour Gouvernance. Plus de 50 000 entreprises, contre 11 000 actuellement, seront ainsi concernées par cette future réglementation. Pour les aider dans ce nouvel exercice, le Gouvernement a lancé, fin mai, la plateforme Impact avec pour objectif « d’anticiper, d’affirmer et d’agir ».

 

Impact : un outil d’entrainement autour des indicateurs ESG

Concrètement, les entreprises sont invitées à renseigner les indicateurs proposés par la plateforme : 46 sont à disposition. Sur le volet environnement, les entreprises pourront indiquer le suivi de la gestion et/ou du recyclage des déchets, la gestion de la consommation de l'eau, si elles disposent d’un plan de déplacement etc. Sur le volet social, la plateforme met à disposition des indicateurs comme le taux de salariés seniors, le montant du chiffre d’affaires alloué au mécénat ou encore le taux d'absentéisme au travail ou de turnover par salarié. Enfin, sur le volet de la Gouvernance, les entreprises pourront renseigner si elles sont sociétés à mission, si elles disposent d’une raison d’être ou si elles sont labelisées. L’ambition du Gouvernement est de lancer « un mouvement des entreprises responsables, celles qui savent faire des choses mais ne savent pas comment le faire savoir, celles qui veulent faire des choses mais ne savent pas par où commencer » selon les propos d’Olivia Grégoire, secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale, solidaire et responsable. Les entreprises pourront également proposer leurs propres indicateurs, obtenir des indicateurs préremplis par les services de l’Etat et disposer d’un tableau de bord de leur performance. Les données ne seront cependant pas contrôlées par l'administration, la plateforme étant un outil d’entrainement. L’enjeu est d’accompagner les acteurs afin qu’ils puissent prendre de l’avance sur les réglementations à venir.