Vous souciez-vous du bien-être financier de vos salariés ?

49 % des salariés déclarent consacrer entre 1 à 8 heures par mois à s’inquiéter de leurs difficultés financières sur leur lieu de travail*. 10 % y passent même plus de 9 heures. Référentiel RSE à part entière, le bien-être financier présente de nombreux atouts, tant pour le salarié que pour le manager et l’entreprise. Co-auteur du livre blanc « De la rémunération au bien-être financier », Guillaume Devaux, co-fondateur de Salarium, nous donne les pistes pour appréhender le sujet.

 

Et si le bien-être financier de vos collaborateurs était un choix stratégique pour votre entreprise ? Avec 65 % des salariés stressés par leur situation financière (selon une étude Mercer publiée en 2019), la gestion du budget, relevant à priori du cadre privé, a des répercussions dans la sphère professionnelle. Cette charge mentale impacte directement le bien-être des collaborateurs, mais également leur productivité et leur performance. « Le bien-être financier est une notion relative, car à rémunération égale, selon son rapport à l’argent ou son niveau d’éducation financière, un salarié se sentira plus ou moins épanoui financièrement. D’où la notion de bien-être » explique Guillaume Devaux, co-fondateur de Salarium et coauteur du livre blanc sur le sujet avec Auréline Bert (Epsor) et Yann Le Floc’h (Stairwage). Aujourd’hui, les salariés représentent la catégorie la plus touchée par le surendettement, devant les chômeurs, les retraités et les bénéficiaires de minima sociaux. « À partir du moment où une personne gagne de l’argent, elle accède à la société de consommation et elle est ciblée par la publicité. Cependant, elle reste seule face à sa propre gestion financière. Il n’y a pas toujours de gestion prévisionnelle du budget, de projection, de simulation. Il y a une inégalité d’accès au conseil financier. Une personne aisée a un capital culturel qui lui permet de se faire accompagner sur ses questions financières. Ce n’est pas forcément le cas des personnes plus modestes. Et c’est sur ce levier que les employeurs peuvent agir ». Une situation qui n’impacte pas que le salarié en difficulté : 72 % des managers ont déjà été confrontés à un collaborateur en situation de difficultés financières et 83 % d’entre eux ont déploré de ne pas savoir à qui s’adresser en interne, ni quoi faire, selon le livre blanc.

 

Décomplexer le rapport à l’argent

Mais par où commencer ? « De la même manière que le contrôle technique d’une voiture, nous proposons aux salariés d’avoir accès, tous les deux ans, à un diagnostic budgétaire : a-t-il les aides auxquelles il a le droit, est-ce qu’il paye ses charges au meilleur prix, est-ce que ses habitudes de consommation sont soutenables sur une période de douze mois, est-ce qu’il a des projets, etc. Nous sommes dans une démarche d’aller vers… ». Salarium fait partie des acteurs, à la fois travailleur social et conseiller financier, pouvant proposer un accompagnement sur-mesure selon les besoins. « Par exemple, nous avons accompagné une salariée en instance de divorce qui n’avait pas de visibilité sur son budget futur en tant que maman solo. En faisant des simulations, nous lui avons démontré qu’elle avait les capacités de rembourser un prêt immobilier qui correspondait au type de bien qu’elle cherchait. Elle a été rassurée et vient de signer son compromis de vente. À la retraite, elle sera affranchie du budget logement. Nous avons pu lever les barrières psychologiques et accélérer la mise en route de son projet immobilier ». Car c’est l’un des enjeux de l’entreprise, agréé ESUS : décomplexer et lever les freins psychologiques. Pour y parvenir, Salarium s’entoure d’un référent en interne, au sein de l’entreprise : dirigeant, responsable RH ou RSE. « Ils peuvent parfois identifier une situation difficile pour un salarié ou sensibiliser un manager. Il faut savoir qu’un salarié met quatre ans avant de demander de l’aide. Une fois accompagné, tout ce qui se dit entre le salarié et nos conseillers reste confidentiel. Nous pouvons également poser des questions à un service paie dans le cas où un salarié n’aurait pas reçu son acompte par exemple. Nous sommes un tiers de confiance » souligne Guillaume Devaux. Si le sujet reste complexe, parfois sulfureux, de plus en plus de labels prennent en compte la question du bien-être financier dans leurs référentiels, à l’image de B Corp. Le référentiel invite les entreprises à s’évaluer sur des sujets comme la mise en place d’outils de gestion financière, de coaching ou des programmes d’épargne. Mais au-delà de ces sujets, s’intéresser au bien-être financier est aussi une opportunité pour attirer et fidéliser de nouveaux talents.

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*Source : https://www.mercer.fr/newsroom/bien-etre-financier-salaries-francais-2019.html