Numérique responsable : un enjeu de simplification selon IT's on us !

À l’origine de 5 %* des émissions de gaz à effet de serre en France, la prise en compte des impacts du numérique dans les politiques RSE est devenu un enjeu crucial. Mais par où commencer ? Quels sont les impacts du numérique et comment les appréhender ? Rencontre avec Anthony Lecerf, fondateur du collectif IT's on us.

 

Cloud, internet, applications connectées : contrairement à certaines idées reçues, le numérique est tout sauf virtuel. « Il y a énormément de matière. Le numérique se décompose autour de trois grandes briques : les équipements des utilisateurs (ordinateurs, smartphones, télévisions, écrans, tablettes…), les infrastructures réseaux (box, antennes relais…) et les serveurs (data centers). À l’échelle mondiale, on dénombre 34 milliards d’équipements, 1,1 milliard de box et 67 millions de serveurs. Le ratio est donc particulièrement important entre les équipements et les autres briques du numérique et, contrairement à ce que l’on peut penser, ce ne sont pas les data centers les plus polluants, mais bien les équipements des utilisateurs » explique Anthony Lecerf. Et les impacts sont là : la fabrication d’un ordinateur représente 1 500 litres d’eau, 22 kg de produits chimiques, 600 kg de minerais et 200 kg d’énergies fossiles (dont 100 kg de charbon). « Souvent, on s’intéresse à un seul indicateur, comme l’énergie ou les émissions de gaz à effet de serre, mais il ne faut pas oublier l’eau ou les ressources dites abiotiques, que sont les énergies fossiles ou les métaux rares utilisés lors de la fabrication d’un équipement. L’industrie du numérique est, par exemple, très dépendante des ressources minières, comme celle du cuivre. Cela posera un problème dans une à deux générations ». Avec en moyenne 11 à 15 équipements par Français, les enjeux sont donc bien réels. Et si les impacts environnementaux sont les plus souvent cités, le travail des enfants dans les mines, le trafic des déchets électroniques, les impacts sur la biodiversité ou la dépendance, notamment des plus jeunes, en raison du temps passé sur les écrans peuvent également s’ajouter à la liste. S’attaquer au sujet du numérique, en travaillant à le rendre plus responsable, est donc un enjeu de taille. Mais par où commencer ?

 

À quoi sert (vraiment) le numérique ?

211114 numerique« Le numérique vient outiller un besoin utilisateur (métier, fonctionnel…). On parle de numériser un acte métier. Ce sont les impacts de cet acte métier sur lesquels il faut travailler. C’est intéressant, car cela nous amène déjà à la solution, à savoir une sobriété fonctionnelle : qu’est-ce que l’on numérise et que l’on ne numérise pas » explique Anthony Lecerf. Selon le Chaos report 2015 du Standish Group, 70 % des fonctionnalités sont peu ou pas utilisées : « C’est 70 % de gras numérique, cela engendre un phénomène d’obésiciel. Aujourd’hui, les projets sont de plus en plus complexes, nécessitent plus de temps, de main d’œuvre, de maintenance. L’un des enjeux est de venir simplifier ces couches numériques, bien souvent inutiles et de repenser l’usage. Exemple, plus vous ajoutez de fonctionnalités à votre site internet, plus celui-ci devient lourd, plus il sollicite votre machine. Conséquence : l’ordinateur devient plus rapidement obsolète, car davantage sollicité. Mais aviez-vous besoin de toutes ces fonctionnalités ? Cela n’a-t-il pas créé de la complexité pour l’internaute et compliqué son parcours utilisateur ? ». C’est là qu’intervient IT's on us, collectif de professionnels qui accompagnent la transformation numérique responsable des organisations. « Cette transformation numérique doit être sobre, éthique et utile, au service d’une performance globale ». Véritable écosystème coopératif de professionnels du numérique, IT's on us propose plusieurs offres, comme la mise en place d’une démarche de numérique responsable ou l'écoconception de services numériques. Anthony Lecerf accompagne également les entreprises du numérique à transformer leurs modèles économiques. Qu’ils soient indépendants ou salariés du collectif ; et IT's on us veille à leur offrir les mêmes conditions de travail ; ces professionnels interviennent sur différents champs de compétences, techniques et opérationnels : développement web, conseils UX/UI, analyse du cycle de vie... « Nous avons même une anthropologue au sein du collectif, qui travaille sur l’identification des besoins des client d‘une entreprise, avant que celle-ci ne conçoive son site internet. L’objectif est qu’il soit le plus adapté possible aux usages ». 

 

Des bonnes pratiques pour appréhender le numérique responsable

Les équipes d’IT's on us s’appuient sur de multiples bonnes pratiques : un ordinateur utilisé par un développeur peut, par exemple, avoir une seconde vie pour un collaborateur n’ayant besoin que d’outil bureautique. « Il est possible, par exemple, d’intégrer des feuilles de style CSS pour l'impression : quand un collaborateur souhaite imprimer une page web, bien souvent, une partie des pages imprimées est complètement inutile. Cette fonctionnalité permet de cibler le contenu pertinent, sans imprimer le reste ». Entretien des PC, lutte contre le suréquipement, écoconception de services numériques : IT's on us accompagne ainsi l’ensemble de l’entreprise dans sa démarche de numérique responsable et fournit des conseils adaptés. « Nous associons les directions RSE, pour que la stratégie RSE soit alignée avec la stratégie de la DSI. Les directions financières sont également autour de la table, ainsi que le service des achats ». Si la question du numérique responsable peut paraître tentaculaire, IT's on us se veut être un guichet unique, offrant une réponse par usage et par métier. Pour permettre à chacun de rester connecté avec son temps... Et son futur.

 

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* Source GreenIT.fr