Transition(s) 2050 : l’étude prospective de l’ADEME

C’est une étude prospective inédite que propose aujourd’hui l’ADEME, Agence de la transition écologique : face à l’urgence climatique, l’agence dévoile « Transition(s) 2050. Choisir maintenant. Agir pour le climat », qui dresse quatre scénarios aboutissant tous à la neutralité carbone de la France par des voies différentes. 

 

L’ADEME, Agence de la transition écologique a élaboré quatre scénarios de neutralité carbone et imaginé ce que serait la société en 2050 en suivant différents axes, tels que les modes de vie, le modèle économique, l’évolution technologique, la gouvernance ou le rôle des territoires. Le premier scénario identifié est celui de la « génération frugale ». Ici, la transition est conduite principalement grâce à la frugalité par la contrainte et par la sobriété. La nature y est sanctuarisée, une partie de l’appareil productif est fondée sur les low-tech (par opposition au high-tech) et les petites et moyennes entreprises. La demande matérielle décroît significativement (réduction de 30 % de la surface des maisons individuelles neuves par rapport à aujourd’hui, division par 2 du nombre de voitures produites etc.). Le « made in France » et les produits locaux sont privilégiés tandis que la mobilité durable prendre un essor important : les kilomètres parcourus baissent de 26 % d’ici 2050. Dans le second scénario, la société mise sur une évolution progressive mais à un rythme soutenu. La gouvernance est partagée, les coopérations territoriales sont encouragées. La planification publique accompagne et finance une politique industrielle bas carbone. La ville se construit dans un équilibre entre aménagements et intégration des éléments naturels. C’est « la ville du quart d’heure » où tout (ou presque) est à proximité. Le scénario trois met l’accent sur les technologies vertes. Les technologies et le numérique permettent l’efficacité, énergétique ou matière, dans tous les secteurs. Enfin, dans le dernier scénario, les modes de vie du début du XXIe siècle sont sauvegardés : la société place sa confiance dans sa capacité à gérer, voire réparer, les systèmes sociaux et écologiques avec plus de ressources matérielles et financières pour conserver un monde vivable. Les enjeux écologiques locaux (ressources, pollution, bruit, biodiversité…) sont traités avec des solutions techniques. Seul bémol : nombre de ces solutions techniques ne sont pas encore matures (Exemple : captage et du stockage du CO2).

 

Neuf enseignements

Forte de ces analyses, l’ADEME, Agence de la transition écologique dresse neuf enseignements, à commencer par la difficulté de mise en œuvre de ces scénarios. Ces derniers nécessiteront une planification orchestrée, associant État, territoires, acteurs économiques et citoyens. L’agence souligne également l’importance d’agir rapidement : les transformations sociotechniques à mener sont d’une telle ampleur qu’elles mettront du temps à produire leurs effets. Le vivant est l’un des atouts principaux de cette transition, permettant de combiner trois leviers stratégiques : le stockage de carbone, la production de biomasse et la réduction des gaz à effet de serre. Dans tous les scénarios, en 2050 l’approvisionnement énergétique repose à plus de 70 % sur les énergies renouvelables et l’électricité est le principal vecteur énergétique. Reste à définir les choix à opérer. Sobriété, puits de carbone, régime alimentaire, économie du bâtiment, modèle industriel : quels que soient les choix de société, ces cinq problématiques devront faire l’objet de débats structurants. Ce travail n’est que la première partie d’une série de feuilletons qui seront publiés entre janvier et mars 2022. L’ensemble sera remis au cours du Grand Défi Écologique, événement organisé par l’ADEME, Agence de la transition écologique, les 29 et 30 mars 2022 à Angers.

 

Ressources