Philanthropie : le nombre de fondations a triplé en 20 ans

Le secteur de la philanthropie a le vent en poupe. Depuis 20 ans, l’Observatoire de la philanthropie de la Fondation de France analyse les évolutions du secteur. Il vient de dévoiler les derniers résultats de son baromètre, démontrant une forte croissance du nombre de fondations et de fonds de dotations. 

 

En 20 ans, le nombre de fondations a plus que doublé : près de 2 800 structures actives ont ainsi été comptabilisées en 2021, contre 1 109 en 2001. Ce chiffre atteint même les 5 000 structures en y intégrant les fonds de dotation. C’est ce que révèle le dernier baromètre de la Philanthropie, porté par l’Observatoire de la philanthropie de la Fondation de France. Cette progression est essentiellement liée aux fondations d’entreprise (six fois plus nombreuses) et aux fondations abritées, dont le nombre a triplé ces dernières années. 

 

Ce statut particulier permet à une fondation abritée de s’appuyer sur les savoir-faire d'une fondation « abritante », accueillant les projets philanthropiques de personnes physiques, comme ceux d’une entreprise. Elles bénéficient ainsi d’une expertise méthodologique et juridique, et d’une mutualisation des coûts. Les entreprises utilisent particulièrement ce statut : elles représentent près de la moitié des nouvelles fondations accueillies par la Fondation de France en 2021 (première fondation abritante en France). Derrière ces entreprises, ce sont essentiellement des PME qui se mobilisent : nombre d’entre elles se sont engagées en 2020 pour répondre à l’urgence de la crise sanitaire, et souhaitent désormais pérenniser cet engagement.  

 

Inclusion et environnement : des causes fortes pour les fondations

Ces nouvelles fondations veulent apporter des réponses concrètes et efficaces aux grands enjeux actuels de notre société. Ainsi, la volonté d’accompagner la transition écologique et de protéger la biodiversité est au cœur de l’engagement de près de 30 % de ces nouvelles fondations abritées à la Fondation de France. D’autres causes liées aux vulnérabilités sont également très présentes dans les missions des fondations, comme la lutte contre les inégalités et les violences faites aux femmes, la précarité ou la santé mentale des jeunes, mais aussi l’éducation et culture, particulièrement touchées ces deux dernières années. 

 

Autre indicateur de cette montée en puissance : le poids économique du secteur. En près de 20 ans, les actifs des fondations, comme leurs dépenses, ont été multipliés par 4, atteignant 32 Mds € d’actifs et 11, 9 Mds € de dépenses en 2020 (contre 8 Mds € d’actifs et 3,1 Mds € de dépenses en 2001). Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce dynamisme, le premier étant l’évolution favorable du cadre fiscal et juridique. Plusieurs lois facilitent l’engagement des particuliers ou des entreprises (loi de 2003 relative au mécénat, aux associations et aux fondations, loi TEPA de 2007 pour la relance économique, loi sur l’économie sociale et solidaire de 2014). Un second facteur notable est celui de l’augmentation des politiques de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE). La complémentarité des approches RSE et de la philanthropie permet aux entreprises de s’engager de façon globale et cohérente pour l’intérêt général.