Isolement, digitalisation des pratiques, conciliation de la vie professionnelle et personnelle : le monde du travail a été profondément impacté ces derniers mois. Et les conséquences sur le bien-être mental des salariés sont là : 90 % des salariés interrogés estiment que les difficultés psychologiques sont de plus en plus répandues au travail. C’est ce que révèle un premier baromètre porté par Harris Interactive et Alan Mind, une entreprise spécialisée dans l’assurance santé.
Stress pour 63 % des cadres des TPE/PME, baisse de la motivation pour 52 % des salariés du tertiaire, perte de sens pour 49 % des collaborateurs du numérique : à la suite de la crise sanitaire, les bouleversements du monde du travail ont profondément impacté le bien-être mental des salariés. C’est ce que révèle une enquête d’Harris Interactive et Alan Mind menée en février 2022 auprès de 4 149 Français et salariés du privé, âgés de 18 ans et plus. Le baromètre révèle ainsi que l’immense majorité des salariés (90 %) et des Français (91 %), tous métiers et âges confondus, estiment que les difficultés psychologiques sont de plus en plus répandues au travail. Et beaucoup sont prêts à démissionner. Depuis plusieurs mois, les ruptures de contrats se multiplient : ce phénomène dit de « la grande démission », très présent aux Etats-Unis et qui touche également la France, est, de facto, amplifié par les questions relatives au bien-être mental des collaborateurs. Ainsi, 71 % des salariés interrogées ayant déjà fait face à une difficulté psychologique déclarent vouloir un changement dans leur vie professionnelle : reconversion, évolution de poste, ou changement d’entreprise. Pourtant, ce sujet est une véritable opportunité pour les entreprises : 85 % des salariés déclarent que leur fidélité et leur motivation (86 %), seraient renforcées si leur entreprise mettait en place des actions concrètes pour favoriser le bien-être mental.
Bien-être mental : un sujet encore tabou
Encore faut-il connaître et identifier ce qu’est la notion de bien-être mental et sa prise en charge. Selon le baromètre, la moitié des salariés interrogés se disent bien informés sur les difficultés psychologiques, et les professionnels à consulter. Mais en parler dans la sphère professionnelle reste complexe, et c’est là tout le paradoxe que soulève l’enquête : si la majorité d’entre eux (86 %) estime que l’entreprise est responsable de leur bien-être mental, seulement 7 % osent parler de leurs difficultés psychologiques à leurs supérieurs et responsables des ressources humaines ! Le baromètre note cependant des progrès encourageants : 54 % des Français estiment que les entreprises, de manière générale, prennent de mieux en mieux en compte le bien-être mental. Les ¾ des salariés interrogés souhaitent ainsi que des campagnes de sensibilisation sur le bien-être mental soient menées par des professionnels de santé. 72 % des salariés réclament également des outils et des formations pour mieux réagir face aux difficultés psychologiques, citant par exemple la désignation d’un référent ou la mise en place d’une plateforme de mise en relation avec des experts de la santé mentale. Ces évolutions traduisent ainsi un changement profond dans la façon dont les salariés appréhendent leur rapport à l’entreprise. Le baromètre conclut ainsi : « La fiche de poste n’est plus le seul facteur de choix, et il s’agit d’effectuer maintenant un travail porteur de sens, dans des conditions de travail agréables, respectueuses de leur personnalité et de leurs besoins singuliers. Quand ce n’est pas le cas, ils n’hésitent plus à chercher ailleurs. L’enjeu est crucial pour les entreprises : elles risquent de perdre leurs talents ou leur confiance ».
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