Appropriation des ODD : des entreprises de plus en plus engagées

Depuis 4 ans, le baromètre ODD permet d’évaluer le degré d’appropriation des Objectifs de développement durable par les entreprises. Portés par Le Pacte mondial – Réseau France et PwC France et Maghreb, les résultats de cette enquête annuelle viennent d’être publiés. Pour 82 % des PME interrogées, les ODD représentent un axe de différenciation intéressant, permettant de se démarquer de leurs concurrents. Tour d’horizon des principaux enseignements.

 

Véritable plan d’action international, les Objectifs de développement durable (ODD), adoptés en 2015 par 193 pays des Nations Unis, résonnent de plus en plus au sein de l’écosystème économique Français. Depuis 2019, le Pacte Mondial analyse leur degré d’appropriation. Si le taux de connaissance était au départ de 95 %, il atteint aujourd’hui 99 %, signal fort de l’appropriation des ODD par les entreprises. Et c’est la direction générale qui donne le cap : en 2021, 56 % des entreprises sondées relevaient l’implication de la direction générale en faveur des ODD. Elles sont, en 2022, 10 % de plus (66 %) à souligner leur engagement croissant. La conviction personnelle des dirigeants ressort comme la principale raison d’engagement des entreprises de moins de 10 salariés en faveur des ODD (64 % vs 26 % dans les entreprises de plus de 5 000 salariés). Si une majorité de répondants se sont engagés dans les ODD car ils étaient membres du Pacte Mondial des Nations Unies (77 %), d’autres raisons justifiant cet engagement sont également mises en avant, comme l’attente des salariés et des futurs candidats (68 %), ou celle des investisseurs ou des agences de notation (54 %). Les ODD permettent également de redynamiser la démarche RSE pour 54 % des répondants. Le baromètre s’intéresse également l’utilisation des ODD par les parties prenantes. Lors de l’édition de 2020, 90 % des répondants considéraient les ODD comme un vecteur de dialogue avec leurs parties prenantes externes. En 2022, plus de 2/3 des répondants (75 %) sont interrogés par leurs clients. Les ODD permettent aux entreprises d’échanger avec leurs clients, investisseurs, fournisseurs ou encore salariés sur la base d’un dialogue commun au niveau interne, comme au niveau externe.

 

Un levier de différenciation

Véritable levier de différenciation, les ODD reste un atout en matière de compétitivité pour les entreprises, et cela particulièrement pour les PME, pour qui les ODD permettent de se démarquer de leurs concurrents (82 % en 2022 contre 72 % en 2021). Pour les ETI, ce résultat reste plus faible et s’élève à 58 % (contre 52 % en 2021). Pour 91 % des sondés, les ODD ont été priorisés selon leur pertinence pour l’entreprise. L’ODD 13 « Mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques » est désormais considéré comme le plus prioritaire, plébiscité par 72 % des entreprises (63 % en 2021). Cependant, le « top 5 » des ODD les plus priorisés reste inchangé depuis 2019 : ODD 3 « Bonne santé et bien-être », ODD 5 « Égalité entre les sexes », ODD 8 « Travail décent et croissance économique », ODD 12 « Consommation et production responsable », ODD 13 « Mesures relatives ». À l’inverse, l’ODD jugé le moins prioritaire est le n°2 « Faim zéro » (10 % vs 12 % en 2021), suivi du n°1 « Pas de pauvreté » (14 % vs 20 % en 2021) et du n°14 « Vie aquatique » (21 % vs 14 % en 2021). Cette année, dans le cadre du Forum politique de haut niveau des Nations Unies (FPHN) pour le développement durable - principale instance des Nations Unies pour le suivi et l’examen du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de ces 17 ODD – la France présentera sa deuxième revue nationale volontaire (RNV). Elle pourra ainsi s’appuyer sur les résultats de ce baromètre et de ses trois dernières éditions, et valoriser la contribution des entreprises françaises en la matière.

 

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