Taxonomie verte : des ateliers proposés par l’IFA en partenariat avec Réseau Alliances

C’est un corpus législatif qui va profondément impacter les entreprises : depuis 2019, dans le cadre de son Pacte Vert, ou Green Deal, l’Europe se dote d’une série de textes en matière de finance durable. Parmi eux, la taxonomie verte, grande nomenclature classant les activités économiques selon leur impact environnemental. Pour accompagner les entreprises, l’Institut Français des Administrateurs (IFA) propose une série d’ateliers sur ce sujet en partenariat avec Réseau Alliances. Un premier afterwork sur le sujet était proposé début mai.

 

Green Deal, taxonomie verte, CSRD : ces notions vont progressivement devenir monnaie courante pour les entreprises ! Depuis 2019, l’Europe travaille sur une série de mesures visant à rendre la finance plus durable. Avec des conséquences notables pour les acteurs économiques. « L’Europe vise la neutralité carbone d’ici 2050. L’une des réponses pour y parvenir est la taxonomie verte : c’est un outil standardisé qui va classer et mesurer les performances environnementales des activités. L’idée est d’amener l’économie, par la contrainte financière, à s’adapter au changement climatique et à atteindre cet objectif de neutralité climatique » explique Erwan Lauriot Prévost. La taxonomie verte se structure autour de 6 objectifs globaux :

  • L’atténuation du changement climatique, 
  • L’adaptation au changement climatique, 
  • L’utilisation durable et la protection des ressources aquatiques et maritimes, 
  • La transition vers une économie circulaire, 
  • La prévention et le contrôle de la pollution, 
  • La protection et la restauration de la biodiversité et des écosystèmes. 

« Pour les entreprises, ce sont des angles d’attaque pour qu’elles puissent travailler sur leur comptabilité. Elles devront scanner l’ensemble de leurs activités afin de voir si elles sont éligibles à la taxonomie ou pas ». 

 

Activité éligible versus alignée

Une activité est dite éligible à la taxonomie si elle est incluse dans la liste des activités du Règlement Taxonomie (une centaine à date). Ces activités ont été sélectionnées par la Commission européenne car elles sont susceptibles de contribuer à l’un des six objectifs environnementaux mentionnés ci-dessus. Une activité sera ensuite dite « alignée » si elle contribue à l’un des 6 objectifs globaux, si elle ne cause aucun préjudice important aux 5 autres objectifs, et si elle respecte les principes directeurs de l’OCDE et de l’ONU relatifs aux droits humains. L’avantage d’aligner son activité permet d’attirer plus facilement les investissements et de démontrer son engagement. « Par exemple, si je produis de l’électricité, mon activité autour du charbon sera non éligible car elle ne contribue pas aux objectifs mentionnés précédemment. Celle sur le photovoltaïque sera éligible, mais quand si je regarde toute la chaîne de fabrication, elle ne sera pas forcément alignée. Enfin, si je fais de l’hydroélectrique, je respecte les objectifs et les critères scientifiques fixés par le législateur : je suis donc aligné. Toute la chaîne de valeur de l’entreprise est donc concernée ».

 

Une opportunité pour les entreprises

« La taxonomie peut être un vrai levier. C’est un enjeu de compétitivité qui permet d’ouvrir les portes, de se faire connaître en dehors de sa chaîne de valeur, et de créer de nouveaux partenariats » explique Cristina Vicini. « Pour les administrateurs, c’est également une opportunité. Le chef d’entreprise ne peut pas penser à tout, il a besoin de conseils. Le Conseil d’Administration peut être un soutien afin d’anticiper l’avenir, de mieux aborder le changement, d’avoir une vision stratégique du futur ». Face à ces avancées législatives, l’Institut Français des Administrateurs (IFA) propose une série de plusieurs ateliers à destination des administrateurs et dirigeants de PME, d’ETI, de grandes entreprises dans les Hauts-de-France. L’objectif est notamment d’expliquer les conséquences concrètes sur les concours financiers de la taxonomie, d’anticiper les reporting et d’en faire un véritable outil de compétitivité. Les premiers ateliers seront proposés en juin.