Un premier baromètre sur la filière du vrac et du réemploi

Le Réseau Vrac et Réemploi a publié en mai son premier baromètre sur la filière du vrac et du réemploi. Cette édition se présente « comme une exploration plutôt qu’un baromètre d’un secteur déjà établi ». Etat des lieux, défis et opportunités y sont présentés.

Visuel d'espaces de vracPremière étape d’un processus d’analyse et de suivi, le baromètre dresse un tableau représentatif des acteurs et des différents segments du marché, tout en se projetant sur les opportunités de développement d’ici à 2030. Du côté du réemploi, si les acteurs de la chaîne sont massivement engagés, l’enjeu principal est désormais de structurer ce nouveau modèle. Le baromètre révèle trois enjeux auxquels seront confrontés les acteurs : la recherche de solutions pour garantir un nettoyage efficace des contenants, la standardisation des emballages et l’organisation de la gestion et de la distribution des parcs d’emballages réemployables, notamment pour garantir un bon approvisionnement dans des délais maîtrisés, avec des contenants de qualité et en quantité suffisante. Il existe aujourd'hui 60 centres de lavage en France, avec de nouveaux projets prévus en Occitanie, dans le Grand-Est et l’Ouest de la France : ces centres soutiennent un objectif d’augmenter de plus de 80 % le nombre d’emballages lavés par rapport à 2023. Par ailleurs, plus de 70 % des laveurs interrogés prévoient de développer le lavage du verre sur les pots, les bocaux, et les petites bouteilles. Plus de 300 000 000 emballages pourraient d’ailleurs être lavés chaque année si les centres tournaient à plein régime !

Du côté du vrac, après une baisse en 2020 en raison de la crise sanitaire – certains acteurs du vrac ayant accusé une baisse de leur chiffre d’affaires pouvant aller jusqu’à 70 % - le marché du vrac et du réemploi regagne du terrain. Le vrac fait son retour dans les grandes enseignes de la distribution, qui avaient quelque peu mis de côté ce concept. Elles proposent aujourd’hui 36 références vrac en moyenne en 2023, contre 590 en magasin bios et 1 200 dans les enseignes spécialisées en vrac. Le baromètre souligne un besoin de clarification, expliquant qu’il est « crucial de simplifier l’expérience du consommateur en créant un parcours d’achat le plus simple et pratique – éviter les systèmes trop complexes – tout en répondant aux contraintes réglementaires ».

Opportunités et défis de la structure

Le vrac et le réemploi représentent de véritables opportunités économiques, sociales, commerciales, mais également industrielles. Le baromètre explique que « le secteur du vrac nécessite entre 30 et 50 % de main-d’œuvre supplémentaire par rapport aux produits préemballés à usage unique ou réemployables » ouvrant ainsi des perspectives d’emploi locaux accrues dans le pays. « Les producteurs d’emballages français peuvent bénéficier largement du réemploi, avec environ 95 % des emballages réemployables en verre fabriqués localement ». Mais la filière doit répondre à plusieurs défis : celui de bien informer le consommateur et de le convaincre. Si 91 % des 18-30 ont déjà acheté en vrac, les produits de types « textures molles, humides et visqueuses peuvent encore provoquer des réticences chez les consommateurs – notamment liées à une crainte de perte de goût ou et d’hygiène ».

Le baromètre insiste également sur la nécessité de massifier les flux d’emballages grâce à une standardisation des emballages réemployables qui permettra d’optimiser les coûts, favorisant ainsi l’économie d’échelle. Enfin, le baromètre révèle également que seuls 17 % des opérateurs de réemploi déclarent être rentables, tandis que plus de 80 % d'entre eux, rencontrent encore des difficultés pour parvenir à une stabilité financière.