Le changement climatique inquiète de moins en moins

Fin 2024, Ipsos et EDF ont publié la 6e édition de l’Observatoire International Climat et Opinions Publiques. Réalisée dans 30 pays, auprès de 23 500 personnes, l’enquête interroge les opinions, les connaissances et les niveaux d’engagement de la population face au changement climatique.

Recul de l’inquiétude climatique, montée du scepticisme à l’échelle mondiale : les préoccupations environnementales sont en recul. Entre environnement et croissance, la priorité est donnée à l’économie, avec une hausse de 4 points en 6 ans. La France n’échappe pas à la règle : en 6 ans, la priorité donnée à la croissance économique a progressé de 10 points, contre 7 points pour l’environnement. Et si le changement climatique est une réalité qui fait consensus pour 9 Français sur 10 (90 % sont d’accord avec le fait que nous vivons effectivement un changement climatique, soit une hausse d'un point), un tiers de la population reste encore « climatosceptique ». À l’échelle mondiale, les résultats sont plus préoccupants : le scepticisme gagne du terrain : +7 points en 6 ans. 

Les attentes vis-à-vis des entreprises et des pouvoirs publics afin de limiter le changement climatique restent fortes : l’appel à l’action est principalement dirigé vers les gouvernements (70 % à l’échelle mondiale, 69 % en France). En témoigne ce chiffre : moins d’un tiers de la population Française (31 %) a le sentiment que des mesures d’adaptation ont été mises en place par le gouvernement ou les autorités locales. Un Français sur cinq (22 %) pense également être contraint, d’ici 10 ans, de changer de lieu d’habitation compte tenu du changement climatique (15 % en Europe). Toujours sur les attentes, après le gouvernement, les consommateurs eux-mêmes sont ensuite cités (41 % à l’échelle mondiale, contre 51 % en France), puis les entreprises (35% seulement à l’échelle mondiale, mais 58 % en France). La France se singularise par une interpellation plus forte de la responsabilité environnementale des entreprises. 

Dernier enseignement : les citoyens semblent de moins en moins disposés à modifier et à adapter leur mode de vie (45 %, soit une baisse de 8 points en 6 ans). En France, les efforts du quotidien baissent depuis deux ans dans presque tous les domaines : recours à la voiture (31 % l’évitent systématiquement ou presque lorsque c’est possible, soit une baisse de 6 points) ou à l’avion (32 % l’évitent systématiquement ou presque lorsque c’est possible, soir une baisse 4 points). À noter que les Français font office de bons élèves parmi les 30 pays étudiés, avec des pratiques plus fréquentes de sobriété énergétique notamment. Cependant, ils rejoignent peu à peu le reste de la population mondiale qui supporte de moins en moins une injonction sans doute perçue comme injuste et culpabilisante. 

Pour consulter l'enquête, rendez-vous ici.