CSRD : opportunité ou frein pour rendre la RSE plus stratégique en entreprise ?

En 2024, l’Association Européenne des Professionnels de la Durabilité a mené une grande enquête auprès des professionnels de la RSE. Objectif : connaître le niveau stratégique de la RSE au sein de l’entreprise, et la manière dont elle évoluera, notamment au regard de l’entrée en vigueur de la CSRD. 

Comment le sujet de la RSE – et de la durabilité plus largement – est-il pris en compte dans les décisions stratégiques de l’entreprise ? La CSRD est-elle un « catalyseur » positif au-delà de l'anxiété qu’elle peut engendrer ? En 2024, l’EASP, l’Association Européenne des Professionnels de la Durabilité, a mené une grande enquête auprès de 4 000 directeurs de développement durable travaillant dans de grandes entreprises en Espagne, Allemagne, Italie, Royaume-Uni, France, Grèce, Serbie, Roumanie et Turquie. « Alors que la CSRD est loin d'être un simple exercice de conformité, de nombreuses entreprises l'ont abordée sous l'angle de l'établissement de rapports » explique l’association. Le baromètre révèle un premier enseignement : « Près de la moitié des organisations interrogées ont déjà modifié leur organisation RSE pour mieux répondre à la CSRD. Cela signifie, à l'inverse, que l'autre moitié des entreprises interrogées n'a pas encore franchi le pas ». Si 85 % des départements RSE interrogés ont déjà augmenté leurs budgets ou prévoient de le faire, 55 % des directeurs de la RSE estiment que les ressources disponibles sont encore insuffisantes pour répondre aux exigences de durabilité. 

Autre enseignement : ces évolutions réglementaires modifient également les organisations des entreprises. Ainsi, « 39 % des entreprises ont déjà modifié ou prévoient de modifier le rattachement hiérarchique de la fonction RSE ». De même, l'étude souligne que « plus de 80 % des entreprises interrogées font état d'une collaboration accrue entre la RSE et la finance ». Le baromètre révèle également que 34 % des professionnels de la RSE interrogés à titre individuel ne sont pas membres du comex. En Allemagne, Birgit Gieren de la VNU explique « D'après notre expérience, il est évident que les représentants de la RSE ne font pas encore partie des comités exécutifs » précisant que les liens entre les équipes RSE et les comités exécutifs se sont toutefois intensifiés. Le baromètre précise toutefois que « si les directeurs de la RSE ne font pas partie du comité exécutif, la responsabilité du développement durable incombe généralement au PDG ou au directeur général, dans 58 % des cas ».

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