Opalean : « pacificateur d‘échanges » pour le monde de la logistique

opalean photo thierry sustar crédit nep tvS’il fallait trouver un point commun entre les industriels, les transporteurs et les distributeurs, le trait d’union serait sans aucun doute Opalean. Créée en 2012, l’entreprise est éditrice d’une solution digitale qui met en relation les acteurs de la chaine logistique. Objectif : optimiser l’usage et la gestion des palettes et notamment la plus utilisée sur notre continent : la palette Europe. Un marché titanesque lorsque l’on sait que près de 500 millions d’unités circulent à travers le monde. Si ces palettes sont considérées comme des emballages consignés (le transporteur doit les ramener après la livraison), le taux de perte reste élevé : de 10 à 15%. La faute à une mauvaise coordination entre les acteurs de la logistique. C’est là qu’intervient Opalean qui optimise le taux de rotation des palettes et prolonge leur cycle de vie. Une solution globale qui s’est construite grâce à la vision de ses dirigeants : celle de réinventer un autre modèle pour la supply chain. « Dès le départ, nous avons cherché à sortir du modèle économique classique, où l’on cumule le client pour cumuler le revenu et nous nous sommes demandés comment développer une économie plus servicielle. » fait valoir Thierry Sustar, directeur associé d’Opalean. « Par le club Noé, puis par le Réseau Alliances, nous avons intégré le parcours d’accompagnement autour de l’Économie de la Fonctionnalité et de la Coopération. Nous nous sommes rendu compte que notre logiciel était un outil, un moyen de fournir une offre beaucoup plus large : celle de faciliter les relations entre les partenaires. Le parcours nous a fait prendre conscience de toute la partie sociétale que nous avions dans notre ADN. Opalean est un pacificateur d‘échanges. En centralisant en temps réel les mouvements et transactions des palettes Europe, nous diminuons le temps de traitement et améliorons la qualité de travail des acteurs de la logistique ».

 

Associer ROI et RSE

Pour aller encore plus loin, le dirigeant recrute deux médiateurs. Objectif : renforcer les échanges entre les partenaires. « Ce n’est pas qu’un support technique. Les médiateurs ont un œil expert sur tout ce qui se passe sur la plateforme. Exemple : il n’y a pas eu de validation chez un client, il n’y a aucun mouvement depuis un certain temps sur un compte ? Les médiateurs vont appeler les utilisateurs concernés. Nous n’attendons pas qu’il y ait un litige, nous agissons avant. Il y a un vrai suivi personnalisé ». Opalean fait également évoluer son offre, pour allier ROI (retour sur investissement) et RSE : « la pression environnementale est de plus en plus forte pour les entreprises. Avant, le client souhaitait connaître le ROI associé à l’utilisation de notre plateforme web. Aujourd’hui, une nouvelle donnée entre en jeu : celle de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. En optimisant sa gestion des palettes, le client veut également savoir quels seront les gains environnementaux obtenus ». L’entreprise travaille actuellement avec l’Ademe pour mettre en place un standard qui permettrait de connaitre le tonnage de CO2 évité. « Je prends un exemple : si Lesquin doit ramener 15 palettes à Marseille mais que Caen a un besoin, on va pouvoir créer des synergies. On sera capable de mettre des données chiffrées vérifiées et vérifiables sur les tonnes de CO2 évitées grâce à cette triangulaire ». Un partenariat qui s’est noué lors de la soirée de remise des Trophées de l’Économie Responsable, dont Opalean était lauréat en 2020. « Nous avons rencontré Arnaud Leroy, le président de l’Ademe, qui nous a mis en relation avec Hervé Pignon, le directeur régional et tout est parti de là ». Outre ce partenariat, les Trophées ont permis à l’entreprise de gagner en visibilité et en crédibilité : « c’est un rayonnement. Les Trophées permettent de structurer la démarche RSE et de gagner en légitimité : on osait peut-être moins avant, de peur de faire de greenwashing. Mais depuis, les choses s’enchainent et elles ont un vrai sens. Nous avons par exemple noué un partenariat avec Reforest'Action et ça, on ne l’aurait pas fait avant » explique Nathalie Cuisinier, responsable marketing.

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« La logistique doit être agile et interconnectée »

Si Opalean a plus qu’entamé sa mue, elle entraine dans son sillage les acteurs de la logistique. « On sent que les clients veulent plus de vert et qu’ils impulsent cette dynamique dans leurs cahiers des charges. Il y a un mouvement de fond qui s’opère, chaque acteur doit s’y mettre. Les transporteurs doivent par exemple s’équiper au gaz ou se digitaliser davantage : ça pousse le marché. Opalean s’inscrit dans ce changement. La logistique a besoin de plus d’agilité, d’interconnexion et doit être plus réactive : on a besoin d’informations en temps réel. Dans le cas des palettes Europe, plus on échange, plus on optimise le nombre de rotations. Cela permet de réduire le nombre d’unités que l’on achète. Derrière on préserve la ressource naturelle » explique Thierry Sustar. Opalean intervient jusqu’à la fin du cycle de vie du support, en connectant à la plateforme un réseau de professionnels spécialisés dans le reconditionnement des palettes, pour qu’ils puissent les récupérer, les recycler et les transformer en broyât, afin de les revaloriser en énergie. C’est l’ensemble de l’écosystème de la logistique qui se transforme : « La palette doit être un pilier de l’économie circulaire » !

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Crédits des deux photos : NEP TV