L’Aéronef incite ses spectateurs à s’interroger sur leurs habitudes de déplacement

Avec 62 % de ses émissions carbones dues à la mobilité, l’Aeronef déploie une série d’incitations financières et non financières, adaptées à chaque moyen de transport. Remboursement des tickets de transports en commun, parkings vélos sécurisés, plateforme de covoiturage : à travers le projet AeroEasyGo, l’Aeronef souhaite inciter son public à changer de comportement.

 

Depuis 2016, l’Aéronef, certifié ISO 20121, s’est engagé sur les questions relatives à sa responsabilité sociétale et environnementale. En 2018, la salle de concert se dote d’un outil de comptabilité carbone (Bilan Carbone® ; méthode ADEME – 2002) avec pour objectif de réduire ses émissions carbones. Pour l’alimenter, une enquête autour des habitudes de déplacement de ses publics est menée afin d’identifier les actions à enclencher. « Nous savions que le poste transport serait important mais il est arrivé grand premier, représentant 62 % de nos émissions. Si ce résultat englobe les déplacements des salariés, des artistes et des équipes, l’impact provient plus particulièrement des spectateurs : 38 % de nos publics viennent en voiture avec moins de deux personnes à bord » explique Clémence Bruggeman, directrice de projets. En raison de l’emplacement de la salle, proche de deux gares et du centre-ville de Lille, la structure disposait « d’une marge de manœuvre importante » pour travailler sur le changement de comportement de ses publics autour des questions de mobilité. « Il y a un vrai sujet spécifique aux déplacements en soirée. Se posent des questions liées au sentiment d’insécurité, de continuité de l’offre de service de transports en commun, notamment le fait de ne plus avoir de métro en sortie de concert. Ces questions peuvent être des freins ». Grâce à son enquête, et à une connaissance plus fine des modes de déplacement de ses publics, l’Aéronef a donc construit une série d’incitations financières et non financières adaptées à chaque offre de mobilité. Baptisé AeroEasyGo, le dispositif expérimente plusieurs mesures, en vigueur depuis la rentrée dernière.

 

AeroEasyGo : des solutions de mobilité adaptées à chacun

Sur le volet des transports communs, l’Aéronef propose de recréditer les personnes munies d’un ticket validé : « En échange du titre de transport, nous donnons une carte prépayée comprenant un aller-retour sur le réseau de transports Ilévia. Nous travaillons aussi beaucoup, avec l’opérateur sur le sentiment d’insécurité : nous avons engagé une marche exploratoire aux abords de l’Aéronef pour repérer ce qui, dans le bâti, est insécurisant. Nous allons essayer, dans le cadre de ce projet, d’avancer sur des actions concrètes ». Pour les personnes habitant dans des zones non desservies par une offre de transport en commun, l’Aéronef encourage ses spectateurs à utiliser les parkings relais gratuits, puis à prendre les transports en communs et ainsi bénéficier de l’aller-retour remboursé par la salle. Pour les personnes se déplaçant à vélo, l’Aéronef met à disposition un vestiaire pour déposer les casques et autres matériels sportifs. Un parking vélo, gratuit et sécurisé, est également à disposition. « Nos publics auront aussi accès aux services des Mains Dans Le Guidon, un atelier d’autoréparation qui propose des conseils et des outils dans deux magasins, à Gambetta et à Saint Maurice, à Lille. Il est possible de bénéficier de ce service sur simple présentation du billet, une semaine avant ou après le concert » ajoute Clémence Bruggeman. L’aéronef s’appuie ainsi sur plusieurs partenaires opérationnels tels que les Mains dans le guidon, le Lab’AIREKA d’Atmo Hauts-de-France, Ilevia ainsi que des partenaires financiers abondant au fond mobilité comme le Ministère de la Culture, la Ville de Lille, l’Eurométropole, la fondation Norsys, et la fondation Macif. Pour évaluer concrètement son dispositif, la salle de concert s’appuiera sur des enquêtes de mobilité, qu’elle renouvellera plus régulièrement. « C’est un projet que nous travaillons sur l’année 2021-2022, mais nous aimerions le porter sur trois à cinq ans, ce qui nous permettra de voir réellement les changements de comportement. Nous évaluerons les évolutions des différents taux, comme le taux de déplacement en commun ou de mobilité douce ». En proposant un large panel de solutions alternatives à la voiture individuelle, l’Aéronef souhaite développer une « communauté » et créer une réflexion autour de la mobilité, dès l’achat du billet. Une manière de changer progressivement les habitudes.