Entreprise familiale roubaisienne, spécialisée dans l’emballage floral et festif, Clayrton’s a mis la RSE au cœur de sa stratégie dès 2007. Investissements, innovations, labels, certifications : chaque année, l’entreprise va encore plus loin dans ses actions. Une manière de cultiver un savoir-faire industriel, avec authenticité, que nous partage son dirigeant Tristan-Guirec Lepoutre.
À Roubaix, dans les locaux de Clayrton’s, des panneaux et affichages indiquent aux quatre coins de l’usine les engagements pris par l’entreprise en faveur du développement durable, lors de chaque étape de production. Depuis 2007, le leader français de l’emballage floral et festif initie de nombreuses actions, impulsées par son dirigeant, Tristan-Guirec Lepoutre. « J’ai toujours été sensible aux questions liées à l’impact environnemental. Quand j’ai repris l’entreprise en 2003, j’ai souhaité mettre mes convictions personnelles en cohérence avec mon objectif professionnel : développer Clayrton’s ». Le « déclic » arrive en 2007, avec le remplacement des encres à solvant par des encres à l’eau. Une première en Europe. « C’est peut-être une petite marche vue de l’extérieur, mais cela a marqué l’essor de notre démarche de développement durable. Clayrton’s est une entreprise familiale. Mon père, en créant l’entreprise, a créé beaucoup de choses. Avec mon frère, Alban nous avons souhaité donner un autre souffle, trouver un autre angle. Et cet angle, c’est la RSE, le premier pilier de notre stratégie. Notre deuxième pilier se concentre autour de l’innovation et de la créativité : comment pouvons-nous innover pour cultiver notre savoir-faire industriel face à des concurrents hollandais qui font deux fois notre taille et qui produisent tout en Asie ? La RSE a été perçue comme une façon de faire la différence, tout en apportant de la créativité et de l’innovation ». Pour se démarquer, l’entreprise s’est également investie dans la transformation digitale avec la création d’un site e-commerce pour faciliter la prise de commande. Clayrton’s multiplie ainsi les dépôts de brevet et transforme progressivement sa production afin de toujours « pousser les limites et être en phase d’ébullition ». Housses, manchettes, accessoire Rapid’eau 100 % recyclable, développement du kraft, du papier de soie, et même du papier fait à base de résidus de betterave : Clayrton’s innove, et ambitionne d’abandonner progressivement le plastique pour le papier, et d’utiliser 100 % de ses matières premières en production recyclées ou biosourcées en 2030. L’entreprise y travaille : elle est déjà passée de 29 % en 2020 à 41 % en 2021.
Une philosophie d’industriel
Si l’entreprise innove, elle investit tout autant pour atteindre ses objectifs. Elle vient d’acquérir une nouvelle imprimerie, plus performante et encore moins consommatrice d’eau. Deux autres machines devront arriver en 2023, permettant de fabriquer des emballages en papier, actuellement achetés en Europe de l’Est. « Cet investissement nous permet d’acquérir un nouveau savoir-faire et d’élargir nos capacités industrielles. Nous allons recruter une douzaine de personnes. Nous avons toujours été des industriels dans la famille. Cette mentalité, cette philosophie industrielle nous pousse à être toujours tournés vers l’avenir, à investir, à moderniser notre outil de fabrication pour rester compétitif. C’est un carburant, et qui derrière, fait vivre 75 familles » ajoute le dirigeant. Dans cette démarche d’amélioration continue, l’entreprise a fait installer l’année dernière 257 panneaux photovoltaïques, permettant à l’entreprise de produire sa propre électricité et de réduire sa consommation électrique de 15 %. Fort d’un premier bilan carbone réalisé en 2019, Clayrton’s s’est fixé comme objectif de réduire de 50 % l’ensemble de ses émissions de CO2 par tonne vendue d’ici 2030. Une première baisse de 6.4 % a été observée entre 2019 et 2020. Cet engagement, Clayrton’s le partage volontiers au sein du Réseau Alliances. « J’y suis depuis 2006, cela me permet de me tenir au courant des évolutions. Je participe également au Comité d’agrément des Trophées de l’Économie Responsable, Trophée que nous avons d’ailleurs obtenu en 2008 et 2016. C’est une vraie source d’inspiration. C’est aussi un gage de confiance que l’on donne au dirigeant, qui est souvent seul, sur le fait que l’on est sur la bonne voie ».
Amorcer le changement
Car cette cohérence, Clayrton’s la veut « authentique et sincère ». Et pour le dirigeant, cela passe par des crédibilisations : certification PEFC, ISO 50 001, Imprim’Vert®, label Origine France Garantie. « C’est une association de plusieurs certifications qui prouve cette crédibilité. Il y a d’abord le sens que l’on accorde à sa démarche, puis la crédibilité que tu lui donnes. Nous essayons d’ailleurs de faire visiter notre entreprise au maximum. Aujourd’hui on ne peut plus tricher. Certains le font de manière contrainte et forcée. Nous, nous l’avons fait de manière volontaire ». Pionnière, l’entreprise partage largement sa démarche RSE « Green Power ». D’abord à ses collaborateurs, en créant en 2007 des comités mixant les différents savoir-faire : designer, opérateur machine… « Chacun donnait des idées pour diminuer notre impact. Écoconduite, réflexion sur les consommations énergétiques, l’éclairage, les fuites énergiques… Cela a donné une feuille de route, et permis d’entretenir la flamme et d’essaimer les bonnes pratiques ». Et puis, il y a aussi les fleuristes. Clayrton’s a créé le label « fleuristes éco-responsables » élaboré à partir d’échanges avec la Fédération Française des Artisans Fleuristes et de rencontres avec des groupes de fleuristes engagés. « Nous expliquons aux fleuristes comment être davantage engagés pour le développement durable. Pour le moment, ceux qui sont labellisés sont des pionniers : 35 le sont, sur les 11 000 fleuristes que compte le territoire. Mais ces pionniers ont pignon sur rue, ils pourront embarquer. Nous souhaitons amorcer le changement ». Le leader français de l’emballage floral et festif n’en n’oublie pas pour autant les futures générations de fleuristes. Depuis 2012, il organise la Clayrton’s Academy, un concours qui récompense les apprentis fleuristes les plus inventifs. « Nous projetons les jeunes sur un métier, nous leur expliquons comment nous fabriquons nos produits. C’est souvent la première compétition qu’ils font. Cela contribue à améliorer le savoir-faire, à donner de l’expérience : ils préemptent leur métier de demain » ajoute Tristan-Guirec Lepoutre. Un métier que Clayrton’s transforme, avec humilité et une vraie authenticité. Un cas d’école inspirant qui démontre que l’on peut associer performance économique, environnementale et sociétale, tout en gardant son identité, industrielle et familiale.
Découvrez les coulisses de la Clayrton’s Academy.
Crédit photo : Samuel Dhote