Le Pôle Interm'aide : l’activité économique comme levier d’inclusion

Qu’importe leurs histoires, le Pôle Interm’aide offre, à travers ses 5 associations, des parcours évolutifs vers l’emploi, adaptés à chaque personne en insertion. En proposant des prestations de services aux entreprises, collectivités et aux particuliers, le Pôle Interm’aide mise depuis toujours sur la professionnalisation de ses équipes et sur la qualité des prestations réalisées, avec, toujours, une attention portée sur les besoins du territoire. Rencontre avec Alexandre Jedda, Directeur Général du Pôle Interm'aide.

 

Véritable tremplin vers le retour à l’emploi, le Pôle Interm’aide accompagne depuis 35 ans les personnes les plus éloignées du monde de l’entreprise, et propose des contrats d’insertion par l’activité économique. Si, au départ, la structure ne comptait qu’une seule entité, elle s’est progressivement développée et constitue aujourd’hui un groupement de 5 associations : Interm’aide (association intermédiaire), Aliaje (entreprise d’insertion), Inter’active (entreprise qui propose du travail temporaire d’insertion), Interval (atelier et chantier d’insertion) et Inéa (association de services à la personne, qui emploie des salariés en CDD ou CDI). Chacune d’entre elles apporte ainsi une réponse adaptée aux personnes en insertion, des plus autonomes, à celles nécessitant un accompagnement plus approfondi. Cinq structures pour un parcours évolutif, avec une seule et même ambition : offrir une sortie positive vers l’emploi (CDI, CDD ou missions d’intérim de 6 mois et plus, stage ou titularisation dans la fonction publique, création d’entreprise et formation qualifiante) au terme des 24 mois maximum passés au sein de la structure. « Nous accueillons des personnes avec des profils très différents. Ce peut-être des personnes éloignées de l’emploi, des chômeurs longue durée, des personnes sans qualification, avec peu ou pas d’expérience professionnelle. Ce sont également des personnes qualifiées, diplômées, qu’un accident dans leur parcours a éloigné du monde de l’emploi. Nombreux sont ceux qui font face à des freins sociaux, comme le logement ou la mobilité, qui font naitre des barrières psychologiques en vue d’un retour à l’emploi » explique Alexandre Jedda. « Chaque personne qui intègre l’une de nos structures bénéficie d’un accompagnement individualisé, au quotidien avec les encadrants techniques, au fil de leur parcours avec nos conseillers en insertion professionnelle, de sorte que, quand une personne entre dans l’un de nos dispositifs, elle ne soit plus la même à la sortie. S’il y avait des problèmes de logement, nous avons pu trouver une solution, a minima temporaire, sinon pérenne, s’il y avait des problèmes de mobilité, nous travaillons sur l’aide au passage du permis de conduire, où nous lui montrons les solutions de transports en commun à sa disposition. Notre objectif est de lever les freins, de redonner un cadre, et de travailler à la fois sur le savoir-faire et le savoir-être ». 

 

Construire un projet professionnel, ouvrir le champ des possibles

Car le Pôle Interm’aide accompagne chaque personne dans la construction de son projet professionnel, en lui montrant le champ des possibles qui s’offre à elle. « Les activités que nous proposons sont des activités support, comme le ménage, le jardinage, l’entretien des espaces verts, l’aide à la personne, la logistique, le nettoyage, les travaux publics ou le bâtiment pour ne citer que ces secteurs. Nous donnons un cadre de travail que chaque personne pourra valoriser. L’idée n’est pas d’imposer une orientation au salarié en parcours mais de l’accompagner dans sa réflexion et lui ouvrir le champ des possibles. Si elle souhaite être cariste, cuisinier, ou autre, nous l’accompagnerons, et nous l’aiderons à se former et à lui permettre de trouver une situation pérenne dans le secteur qu’elle aura choisi afin de s’insérer durablement dans le monde du travail. Souvent, l’absence de liberté dans le choix résulte de la méconnaissance des possibilités et des opportunités qui s’offrent à eux. Nous montrons le panel d’activités qui existe sur le territoire, et les besoins associés. Nous sommes ensuite en lien avec des organismes de formation et des entreprises pour les accompagner dans leur choix. Dans chaque contrat, des temps de formation sont prévus sur le temps de travail du salarié en insertion ». En 2021, près de 4 000 heures de formation ont ainsi été proposées, avec toujours comme maître mot la diversité dans le choix : travail en hauteur et port de harnais, sensibilisation au métier de l’agriculture urbaine, ouvrier plaquiste, ouvrier maçonnerie, certificat d’aptitude à la conduite d’engins en sécurité (CACES)…

 

Anticiper l’activité de demain

Avec 1 111 salariés accompagnés en 2021, le Pôle Interm’aide est à la fois un acteur de l’insertion tout en proposant des prestations de services de qualité. « Pour les personnes en insertion, dire que nous vendons des prestations a un côté valorisant. Elles ne sont pas seulement là parce qu’elles sont en insertion mais parce qu’il y a une mission à réaliser, avec une exigence de nos clients, et un cahier des charges à remplir. Si nous nous contentons de dire que nous faisons de l’insertion, nous les enfermons dans leur situation sociale. Il faut de la patience, certes, mais il y a un gros travail qui a été fait sur la professionnalisation des parcours ». L’enjeu aujourd’hui est de continuer à créer des partenariats, des synergies, des passerelles avec les entreprises, les collectivités, et les particuliers qui font appel à ces prestations de services, tout en continuant d’accompagner des publics, de plus en plus difficiles à capter, plus invisibles qu’avant. « Nous avons aussi une logique R&D dans notre métier, qui consiste à se demander quelle sera l’activité support de demain, et quelle méthode d’accompagnement mettre en œuvre pour s’adapter à un public ciblé qui évolue, afin de permettre de réinsérer un maximum de monde. Si, en plus de lever les freins, nous formons sur des métiers en tension et qui recrutent, nous avons joué notre rôle ». Cette posture, à la fois d’exigence et d’accompagnement individualisé, porte ses fruits, avec un taux de 71 % de sortie positive vers l’emploi en 2021 sur l’ensemble du Pôle Interm’aide.