Zoom sur Anthony Belliot : quand la vidéo devient éco-responsable

Inscrire son activité de production audiovisuelle dans la transition écologique : telle est l’ambition d’Anthony Belliot, vidéaste éco-responsable, qui a décidé d’agir à son échelle en repositionnant son activité il y a 1 an et demi sous le signe de l’éco-production. Rencontre avec ce professionnel engagé, qui ne cesse de se questionner sur les moyens d’introduire des pratiques plus soutenables au sein de son secteur. 

Des mesures éco-responsables tout au long du processus de réalisation

En 2017, cet ancien développeur logiciel se lance à mi-temps en tant que vidéaste free-lance. Rapidement, il prend conscience des problématiques environnementales actuelles, et de l’impact de son activité sur la planète. Achats de matériel, déplacements, clientèle, il décide de revoir entièrement son modèle économique, avec la volonté de le transformer en faveur d’un développement durable et juste. « Cela m’a semblé indispensable de faire quelque chose. Je pense que chacun doit agir en fonction de sa sensibilité et sa marge d’action. » confie-t-il. 

Dès 2019, il fait le choix de privilégier l’achat de matériel d’occasion et reconditionné. Depuis, 80 % de ses équipements provient de l’économie circulaire. Une manière d’allonger le cycle de vie de ces produits technologiques, et de limiter la surproduction de ces derniers. Simplicité, utilité et sobriété sont les maîtres-mots pour le choix de son matériel. « Je suis très attentif à ce que j’achète. Je fais davantage de recherches, et m’assure d’avoir réellement besoin de tel objectif, ou de telle lumière. ».

Cependant, il est conscient que cette mesure a ses limites. « Même si je fais attention, cela reste du matériel électronique. » Il décide alors d’aller plus loin en faisant entrer un autre aspect en jeu : celui du droit de regard sur l’activité de ses potentiels clients. « Pour moi, ce qui est important, c’est de travailler avec des entreprises qui sont engagées, et ont un impact positif sur la société. J’ai alors réorienté mon entreprise vers ce type de client il y a un an et demi. » partage-t-il. 

De plus, ce micro-entrepreneur veille à avoir une mobilité la plus décarbonnée possible, en favorisant les transports en commun et la mobilité douce. « Cela n’est pas évident, mais étant vidéaste indépendant, je travaille seul la plupart du temps : je transporte donc du matériel que je peux déplacer seul. Il y a une forme de simplicité là-dedans. ». 

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Des perspectives pour aller plus loin dans la démarche 

Ce jeune vidéaste éco-responsable tient à poursuivre ses efforts, et regorge d’ambitions. 

Il se questionne notamment sur son utilisation du numérique au quotidien. A cet égard, il envisage déjà quelques changements. « Je suis en constante réflexion sur ma manière de travailler et les outils que j’utilise. C’est le cas d’un service de transfert de fichier responsable, qui supprime régulièrement les données des serveurs. Je compte également refaire mon site web, avec un outil qui serait davantage engagé et accessible. » évoque-t-il.

A moyen terme, il souhaite se renseigner sur l’existence de labels adaptés à son activité, afin  d’officialiser et de certifier la soutenabilité et le sérieux de sa démarche. « J’avais commencé une formation sur l’utilisation de vélo cargo pour les entrepreneurs. Une solution supplémentaire pour transporter mon matériel de manière plus durable. Je n’en ai pas encore suffisamment besoin pour avoir concrétisé l’achat, mais c’est envisageable pour la suite. » ajoute-t-il concernant sa mobilité. 

Enfin, il aspire à développer une communication responsable. « C’est un concept que j’ai découvert au cours du World Forum l’année dernière, et qui, selon moi, est le futur de la communication. Il s’agit de communiquer sur ses engagements pour la transition écologique en toute transparence et sincérité. Cela a vraiment fait sens pour moi. » Pour ce faire, Anthony BELLIOT engage une réelle réflexion sur le sujet. « J’ai rencontré divers experts, et continue de me renseigner sur ce principe. J’aimerais trouver un moyen, en tant que vidéaste, de pouvoir l’intégrer dans mon travail. » Un concept à prendre en compte d’après lui dès la conception du projet, ce qui le pousserait à revoir ses méthodes de travail et son approche des prestations. « Souvent, dans mon travail, le besoin est déjà défini. J’aimerais intervenir un peu plus tôt dans la conception du projet. ».

Pour ce réalisateur de vidéos d’entreprise, de nombreux axes sont identifiés et viendront compléter des engagements déjà bien ancrés. Une façon de démontrer qu’il est possible d’agir à son échelle, et permet de questionner chacun sur les mille et unes façons de transformer son activité durablement.