C’est une première ! L’année dernière, Enedis a mené ses premiers chantiers bas-carbone. À Dunkerque, dans le cadre d’un raccordement électrique d’un bâtiment, l’entreprise a travaillé sur deux leviers : l’utilisation d’engins électriques et le recyclage des terres. Explications avec Nicolas Devaux, Adjoint au directeur et Responsable RSE et préparation de l'avenir chez Enedis Nord Pas-de-Calais.
Le secteur du bâtiment représente chaque année 43 % des consommations énergétiques françaises, et génère 23 % des émissions de gaz à effet de serre. Face à ces chiffres, Enedis a souhaité s’impliquer sur ce sujet, en travaillant sur l’impact carbone des chantiers dont il a la charge. « Notre Bilan Carbone a révélé que 40 % de nos émissions provenaient des chantiers que nous réalisions dans le domaine public. C’est d’ailleurs le cas pour tous les gestionnaires d’infrastructures : la phase travaux est très émettrice de carbone. Nous avons donc commencé à réfléchir à ce sujet ». Lors d’une réunion partenaires Réseau Alliances, Nicolas Devaux échange avec Audrey Miclard, Directrice Développement Durable pour le Groupe Kiloutou qui lui parle de la gamme d’engins verts que propose le fournisseur.
Le projet démarre : Enedis s’appuie sur l’entreprise Dubrulle, équipée de matériels fournis par Kiloutou. Des engins électriques ou utilisant des carburants d’origine renouvelable sont déployés. « De fil en aiguille, via des chantiers tests, nous avons observé plusieurs leviers que nous pouvions activer : le déploiement d’engins verts mais également la réutilisation des terres. Aujourd’hui, les terres sont enlevées et transportées dans un site où elles sont dépolluées, quand elles ne sont pas mises en décharge. Puis elles reviennent sur site pour être réutilisées. Notre objectif est d’éviter les émissions carbones liées au déplacement, en proposant un traitement plus local, voire sur place ». Une telle démarche implique également de la pédagogie. « Auprès de nos clients d’abord, car ce sont des terres qui restent sur place, et qui impactent le paysage. Les collectivités peuvent parfois craindre que la terre réimplantée soit de moins bonne qualité : c’est à nous d’apporter des réponses et de trouver des solutions si problème il y a. Et puis auprès de nos prestataires : c’est toute la chaîne de valeur qu’il faut accompagner. Réutiliser les terres permet de diminuer de 22 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport à un chantier classique » ajoute Nicolas Devaux.
L’année dernière, ce sont ainsi cinq chantiers bas-carbone qui ont été réalisés sur la région, avec une montée en puissance progressive, et un essaimage national. « Sur nos chantiers, nous avons eu des salariés très impliqués sur la démarche. Nous espérons passer de 5 chantiers à 40 cette année, et c’est un sujet qui est devenu national. Les chantiers bas-carbone font partie des 15 indicateurs dans le top management du Nord Pas-de-Calais, c’est vraiment un sujet important pour nous. Aujourd’hui, ce sont 40 chantiers, mais si ce chiffre est multiplié par le nombre de régions françaises, cela commencera à créer un certain impact. Et puis, ce sera peut-être 150 projets demain, 2 000 après-demain. Il faut entrer dans la démarche : nous n’arriverons pas à la neutralité carbone en 2030 si nous ne décarbonons pas. Cette transition s’accompagne dès aujourd’hui » conclut Nicolas Devaux.
Décarbonation des chantiers : Enedis Nord Pas-de-Calais innove et essaime la méthode !
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- 16 mai 2024