Depuis plusieurs années, Junia a développé une politique RSE qu’elle ne cesse d’améliorer. Fort d’un système de management environnemental certifié ISO14001, l’établissement a obtenu des résultats probants, à l’image de la baisse de 40 % de ses consommations de gaz. Junia n’en n’oublie pas pour autant de travailler avec l’ensemble de son écosystème, à travers des projets rev3 comme Live Tree. Explications avec Johanne Géa, cheffe de projets RSE et Caroline Deweer, ingénieure d'études RSE.
Depuis 15 ans, Junia, qui regroupe désormais trois établissements d’enseignement supérieur (HEI, l’ISEN et l’ISA) travaille sur son impact, tant environnemental que sociétal. L’école des transitions accompagne aussi bien ses salariés que ses étudiants à s’armer pour conduire les transitions de demain. Pour ce faire, elle s’appuie sur un système de management environnemental performant, et, plus largement, sur une politique RSE (RéSonancE 1.5) formalisée depuis 2017. L’établissement est d’ailleurs certifié ISO14001, une certification qu’il détient depuis 2011 pour le bâtiment ISA et étendue progressivement aux autres bâtiments depuis 2020 « Cette certification nous pousse à nous améliorer constamment. Chaque année, nous nous fixons de nouveaux objectifs sur de nombreux sujets : déchets, eau, électricité, mobilité… » explique Caroline Deweer, ingénieure d'études RSE. Junia s’appuie ainsi sur 55 indicateurs environnementaux qui permettent d’affiner ses choix, et de prendre les mesures les plus adaptées. « Nous allons par exemple remplacer nos chaudières à gaz pour qu’elles puissent être reliées au réseau de chaleur urbain. Cela contribuera considérablement à l’amélioration de notre empreinte carbone ».
Et ces mesures portent leurs fruits : les consommations électriques, de gaz et d’eau ont respectivement baissées de 37 %, 40 % et 41 % à l’ISA en 2021-2022 par rapport à celles de 2010-2011. Sur le volet de la mobilité, l’établissement a également réussi à embarquer une large partie de son public (moins d’1 salarié sur 2 vient aujourd’hui en voiture sur le campus) s’appuyant – entre autres – sur une participation active au Challenge de la Mobilité en Hauts-de-France. « C’est aussi un sujet en chantier, nous avons encore du travail sur les équipements ou la mise en place du Forfait Mobilités Durables. Nous devons également continuer à réfléchir sur ce sujet à l’échelle du quartier » ajoute Johanne Géa, cheffe de projets RSE.
Une implication forte aux côtés de son écosystème
Car Junia porte ses réflexions au-delà de ses murs, et participe activement à de nombreuses initiatives, comme le projet Live Tree. « Il s’agit d’un collectif qui regroupe les universités du quartier Vauban, auquel nous sommes associés. Son ambition est de répondre au défi de la troisième révolution industrielle en travaillant en transversal sur de nombreux sujets : formation, mobilité, empreinte carbone. Cela permet de lancer collectivement des initiatives ou des évènements, et de mettre en commun toutes nos forces vives » explique Johanne Géa. Dix entités d’Enseignement Supérieur et de Recherche de l’Université Catholique de Lille ont, à ce titre, et sous l’impulsion de Live Tree, signé les accords de Grenoble. Ces accords, rédigés par la Convention pour la Transition des Etablissements du Supérieur (CTES), une association étudiante, visent à inciter les établissements de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche à s’engager dans la transition socio-écologique.
Car Junia a bien conscience de la force du collectif. « Avec d’autres grandes écoles, nous travaillons par exemple aux pistes d’amélioration de l’empreinte carbone des mobilité étudiantes, liées aux stages, aux voyages apprenants, etc… mais aussi celles du staff. Nous aimerions intégrer à toute demande de mobilité, une mesure de l’empreinte de cette dernière. Il s’agit à ce stade d’un indicateur de mesure, et non de contrainte, mais qui prépare l’avenir : déjà, certaines bourses valorisent l’effort sur l’intensité carbone. Nous avons également participé à un groupe de travail pour mettre en place une plateforme qui permettrait de calculer facilement son empreinte carbone, et qui soit le même pour tous, avec la même méthodologie ». Des vidéos de sensibilisation sont par ailleurs proposées pour conscientiser les étudiants sur ces sujets.
Des efforts reconnus
Si Junia travaille avec son écosystème, elle n’en oublie pas pour autant ses étudiants et ses collaborateurs. L’un comme l’autre siègent au conseil d’administration de l’établissement, et chaque nouvel arrivant, qu’il soit apprenant ou salariés, est sensibilisé à la politique RSE de l’établissement lors de son parcours d'intégration interne. Quant aux collaborateurs, une prime d’intéressement collective est versée intégrant pour partie (60 %) l’atteinte de critères environnementaux. « Que l’on soit chercheur, professeur, membre de la direction, tout le monde a son rôle à jouer. Ces primes doivent être collectives et concrètes. Sur 2020, l’objectif était d’atteindre un taux de conformité de tri supérieur à 80 %. Ce chiffre a été atteint, nous avons donc débloqué cette partie de la prime pour tout le monde. Une autre année, nous nous étions fixé une réduction de 10 % de nos consommations d’énergie. Ce chiffre n’a pas été atteint, cette partie de la prime n’a donc pas été débloquée. Cette année, nous avons créé une formation aux enjeux de développement durable. Les étudiants sont formés, la direction a jugé opportun que les salariés le soient également, d’où cet objectif. La prime sera débloquée si 200 salariés sont formés, et la totalité si 280 collaborateurs la suivent ».
Des efforts qui payent, et qui sont d’ailleurs reconnus : Junia figurait en 11e position nationale du TOP 15 du classement des écoles d’ingénieurs les plus engagées dans la transition écologique et sociale (Classement Change Now- Les Echos Start) en 2021 et 2022. Elle dispose de nombreux Trophées, comme celui de la performance environnementale CCI - ADEME – Région, et est plus récemment, lauréate des Trophées de l’Économie Responsable. « Le coaching réalisé lors de l’accompagnement Trophées permet de mettre en avant des éléments positifs dont nous n’avions pas forcément conscience. Cela nous montre ce qui est important, et que nous ne voyons pas toujours au quotidien » ajoute Caroline Deweer. Une école des transitions, qui forme et qui porte cette ambition au quotidien – celle de répondre aux enjeux de demain.