En lien avec le modèle de permaentreprise développé depuis plusieurs années par l’entreprise, norsys vient de placer la nature au cœur de ses organes de gouvernance. Une manière de mieux la respecter, dans un contexte où la moitié du PIB mondial et 72 % des entreprises européennes dépendent directement de la nature. Rencontre avec Sylvain Breuzard, PDG et fondateur de norsys.
Conseil d’administration, CSE, comité de mission, conseil éthique, comité de pilotage du modèle de permaentreprise : au sein de norsys, la nature est désormais représentée dans les différents organes de gouvernance. Une décision qui s’inscrit dans le modèle de permaentreprise développé depuis plusieurs années par la société spécialisée dans les services numériques. « Notre modèle repose sur trois principes éthiques : prendre soin des humains, de la planète, fixer des limites et partager équitablement les richesses. Si nous voulons mieux respecter la nature, nous devons mettre en place des dispositifs qui engagent. Il fallait nécessairement faire évoluer la gouvernance et la culture du dialogue social » explique Sylvain Breuzard. Norsys a ainsi travaillé sur plusieurs niveaux, en commençant par son conseil d’administration. La nature est représentée par Frantz Gault, sociologue des organisations et auteur de « La nature au travail ». « J’avais les outils pour rendre la nature actionnaire de l’entreprise. Il y a 4 ans, j’ai créé une fondation actionnaire qui détient 10 % du capital de l’entreprise. La nature y a aujourd’hui un siège. Ce montage permet à celle-ci d’avoir un droit de veto. Cela ne veut pas forcément dire abandonner des projets, mais plutôt d’avoir cette capacité à repenser le projet pour qu’il soit aligné avec nos principes éthiques, ou à les revoir, sans tomber dans une forme de radicalisme ».
Un Conseil social économique et nature
Norsys a également transformé son CSE en Conseil social économique et nature. « L’idée est d’aller au-delà du cadre réglementaire, en créant de nouvelles prérogatives dédiées à la préservation de la nature, au même titre qu’elles existent sur les aspects sociaux. Nous avons des accords sur le télétravail, pourquoi ne pas en avoir sur un sujet lié à la nature par exemple ? Et qui de plus légitimes pour défendre ces sujets que des salariés élus par leurs pairs ? C’est aussi une manière de permettre à l’ensemble des collaborateurs de s’impliquer sur ce sujet, en proposant des contributions ». Norsys met également en place un Haut Conseil pour le nature fédérant deux collaborateurs formés – le membre du CSEN et un membre du comité de pilotage du modèle de permaentreprise – et cinq autres personnalités extérieures à l’entreprise. « Leurs profils sont complémentaires, ce qui permet d’avoir une approche écosystémique des enjeux » ajoute Sylvain Breuzard. Des actions concrètes qui démontrent qu’il est possible de prendre en compte ces enjeux au sein de l’entreprise. « Il y a actuellement un élan qui consiste à légitimer le fait que la nature n’est pas importante. Demain, et nos actions tendent à pousser vers cela, j’espère que cela sera une fierté que de s’en préoccuper, et que l’on osera davantage l’affirmer en démontrant que cela valorise l’entreprise ».