Fin 2024, Stéphane Damas, ingénieur ergonome et fondateur de l’Atelier de Prométhée (structure spécialisée dans la conception et l’aménagement des espaces de travail), a travaillé avec les équipes de GRDF sur leur projet de réaménagement de leurs locaux. Objectif : maximiser le réemploi des différents matériaux tout en améliorant et en garantissant la qualité des espaces de travail. Explications des atouts d’une telle démarche.
Un site de 2 700 m2, une nécessité de le réaménager et le réemploi au cœur du projet. Voici en quelques mots ce qui a animé Stéphane Damas pendant plusieurs mois. L’année dernière, GRDF a souhaité réaménager son site lillois en le réoptimisant. « J’ai pu analyser le projet avant les travaux, en reprenant les plans existants et en superposant les nouveaux. L’idée était de voir ce que nous pouvions conserver. Ce travail a permis de maximiser le réemploi. Par exemple, toutes les prises électriques existantes ont été répertoriées et toutes ont été réutilisées. Pour les cloisons, sur les 657 m2, nous avons pu les déplacer ou les ajuster. Finalement, seulement 70 m2 de cloisons ont été achetés » explique Stéphane Damas. Même logique avec la moquette, existante, qui a été nettoyée. « Nous avons simplement changé les moquettes de circulation, que nous avons remplacées par du sol souple ». Quant au mobilier, la grande majorité fut gardée ou récupérée auprès d’un autre site de l’entreprise. « Il faut ensuite tolérer des marges de manœuvre. Certains n’ont pas eu exactement le mobilier attendu. Mais quand tout est fonctionnel, et que l’on explique la démarche de réemploi, il n’y a plus de sujet ». Le réemploi nécessite un travail soigné : « La dépose et la repose se faisaient sur place, tenant compte des contraintes locales. C’est un travail de dentelle, niveau par niveau ».
S’appuyer sur la mémoire du bâtiment
Au-delà des avantages environnementaux liés à la pratique du réemploi, celle-ci présente également de nombreux avantages : « Les risques sont limités par exemple, puisqu’il n’y a pas de transport ». Autre avantage : la connaissance du bâtiment. « Le fait de savoir que telle ou telle cloison n’isolait pas bien phoniquement tel espace nous a permis d’être plus fin, et de renforcer la cloison. S’appuyer sur les collaborateurs qui y travaillent, d’avoir finalement la mémoire du bâtiment nous permet d’être plus efficace ». Confort thermique, phonique, espaces de travail repensés : ce réaménagement a été une réussite. « Nous avons tenu les délais et respecté les budgets. Il est vrai, travailler dans une démarche de réemploi augmente le temps de travaux de l’ordre de 30 % sur certain lot, mais le planning global de l’opération est maintenu. Tout est une question de gestion, et ce temps supplémentaire est compensé sur d’autres aspects du chantier grâce au suivi que nous menons. L’un dans l’autre, le temps est équivalent par rapport à un chantier classique » ajoute Stéphane Damas. Un bel exemple qui illustre qu’allier réemploi et réaménagement d’ampleur est possible et viable !