Engagé dans une démarche de protection et de développement de la biodiversité, le Golf de Mérignies, 115 hectares, mène de nombreuses actions en sa faveur. Plantation, aménagement, sensibilisation : le golf bénéficie du label argent Golf pour la biodiversité. Rencontre avec Béatrice Gaulier, responsable communication et marketing.
Depuis plusieurs années, le Golf de Mérignies développe de nombreuses actions en faveur de la biodiversité. Fort de ses 242 espèces recensées, dont 19 patrimoniales, le golf est impliqué dans le label Golf pour la Biodiversité porté par la Fédération Française de Golf et le Museum National d’Histoire Naturel. Il détient aujourd’hui le niveau argent. En 2018, puis en 2023, le golf a, dans ce cadre, mené un diagnostic, opéré par un naturaliste agréé et indépendant. « C’est un peu comme un bilan carbone mais pour la biodiversité. Le naturaliste nous donne des conseils pour nous améliorer, par exemple sur le curage des fossés qui est dommageable pour la biodiversité en raison de la diversité d’espèces qu’ils abritent. Nous travaillons à étaler ces opérations afin de garantir un habitat régulier pour la faune et la flore. Le golf a été créé en 2005, le terrain appartenait à mon père, exploitant agricole. Mon arrière-grand-père est arrivé ici en 1910. À l’époque de l’agriculture intensive, si un inventaire avait été mené sur la même superficie, nous aurions trouvé une dizaine d’espèces. Aujourd’hui, nous avons recréé 10 hectares de zones boisées, 4 hectares de plans d’eau et de mares, planté 2,5 km de haies et 70 000 arbres. Tout cela est propice au développement de cette biodiversité » explique Béatrice Gaulier.
Et c’est finalement un site qui vit au gré de la nature : la pratique de la fauche est par exemple différenciée, permettant à la faune de bénéficier d’abris et de ressources tout au long de l’année. Des corridors écologiques ont également été pensés. « Sur les 115 hectares, 45 sont tondus régulièrement pour les espaces de jeux, le reste est en quasi-libre évolution. Certaines de nos zones sont même en friche totale, et coupées tous les 3 à 5 ans ». Le golf poursuit ses efforts, et travaille actuellement sur la végétalisation d’une partie de son parking. « Nous avons planté une bande de graminées nécessitant peu d'entretien au milieu du parking, ce qui nous permet d’expérimenter le projet et d’en limiter son artificialisation » ajoute Béatrice Gaulier.
Quant à la gestion de l’eau, le golf a, dès sa création, réfléchi à la préservation de cette ressource : l’eau utilisée provient d’un étang approvisionné par le drainage du parcours, le ruissellement des toitures des maisons du domaine, et les eaux usées retraitées d’une usine voisine. Aucune eau ne provient du circuit public ou du milieu naturel. « N’oublions pas que la majorité de l’eau provient des précipitations ! Réutiliser l’eau provenant de la station d’épuration de l’usine est vertueux, car l’eau est d’une certaine manière rendue à la terre, et cela développe une biodiversité du sol, avec des îlots de fraîcheur et des différences de température allant de 2 à 10 degrés » ajoute Béatrice Gaulier. Un réseau de plus de 30 km de drains recentre les eaux de pluie dans les plans d’eau du golf.
Expliquer, former, sensibiliser
Et pour embarquer ses parties prenantes, le Golf de Mérignies forme et sensibilise. Sur le volet de la formation, ce sont ses jardiniers qui sont sensibilisés aux enjeux du développement durable. « C’est le croisement entre l’économique, le social et l’environnement. La nature a besoin d’un abri, de ressources, de pouvoir se déplacer et se reproduire. Tout comme nous ! En intégrant cela, il est plus facile de comprendre pourquoi il est important d’installer des tas de bois morts par exemple, ou d’expliquer l’intérêt d’aménager des passages pour la faune ». Ce sont aujourd’hui 40 ruches, 20 nichoirs à oiseaux et 10 gîtes chiroptères qui sont implantés sur le site, et plus de 10 tas de bois morts et pierriers laissés aux abords du golf, véritables îlots de biodiversité.
Le golf mène aussi des actions auprès des riverains installés sur le site. « Nous avons envoyé un courrier à 250 voisins du golf expliquant en quoi ces aménagements, notamment l’absence de clôtures, étaient importants. Il est nécessaire de favoriser le déplacement des espèces, également pour des raisons de reproduction et de génétique. Nous les avons également sensibilisés à l’éclairage, en leur proposant d’installer des détecteurs ou des lumières éclairant vers le bas, et cela dans une logique de préservation de la trame noire, certaines espèces étant désorientées par les lumières nocturnes ».
Dans cette continuité, le golf propose chaque année des balades gratuites et ouvertes à tous, afin de sensibiliser les participants à la nature et à la biodiversité. Il partage également ses différentes actions aux autres golfs, afin d’embarquer l’ensemble de la filière. Plusieurs bonnes pratiques et retours d’expérience sont d’ailleurs mis en avant auprès de la Fédération. Le golf s’inscrit aujourd’hui dans une démarche d’amélioration continue, et poursuit ses actions en faveur de la biodiversité.
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