Groupe créé en 1880, Militzer & Münch a initié de nombreuses actions afin de réduire son empreinte carbone, et plus largement celle du secteur du transport. Optimisation des chargements, sélection de fournisseurs engagés, développement du rail/route : le groupe cherche à embarquer ses différentes parties prenantes. Et s’il est massivement présent à l’international, il n’en n’oublie pas pour autant son ancrage local, en soutenant notamment des causes qui lui sont chères. Rencontre avec Mélanie Lecoutre et Emilie Bertrand.
Implanté dans une trentaine de pays, le groupe Militzer & Münch est à la fois commissionnaire en transport (il agit comme intermédiaire en organisant le transport de marchandises en groupage pour le compte de plusieurs clients) et représentant en douane (il effectue les formalités douanières pour ses clients auprès des autorités concernées). Créée en 1976, la filiale M&M France a installé son siège à Halluin et irrigue le territoire national à travers une dizaine d’agences. Après avoir recensé les différentes actions et fait un premier état des lieux, le groupe a structuré sa politique RSE autour de quatre piliers : Environnement, Social, Sociétal et Gouvernance. « Sur ce premier pilier, nous avons commencé à travailler notre démarche environnementale autour de trois volets : la réduction des émissions du secteur du transport, la gestion de nos bâtiments et le management des déchets. Sur le sujet du papier par exemple, nous avions parfois un même dossier imprimé trois fois par des services différents. Nous avons donc travaillé ce sujet en installant des doubles écrans, en supprimant le double archivage, en développement des applications métier. Sur le bâtiment, une personne est dédiée au sujet, avec un objectif de trouver des solutions pour réduire notre consommation d’énergie au regard du décret tertiaire qui nous concerne » explique Mélanie Lecoutre, chargée de mission RSE.
Le groupe cherche également à embarquer l’ensemble de son écosystème afin de baisser les émissions de gaz à effet de serre du secteur. Signataire de la charte EVcom de l’Ademe, un programme destiné spécifiquement aux commissionnaires en transport, le groupe a priorisé plusieurs actions. « Nous augmentons les trajets rail/route, notamment entre la Tunisie et Lille. Cela permet de réduire les émissions de CO2 de 86 % sur un trajet Halluin/Radès ». Un chiffre conséquent, alors que le groupe gère 140 000 expéditions chaque année au niveau international. « Nous privilégions également les partenaires qui utilisent du biocarburant sur des transports régionaux ». Militzer & Münch sélectionne notamment des fournisseurs signataires de la charte « Objectif CO2 ». L’entreprise travaille également ses solutions de groupage de manière à optimiser chaque chargement de marchandises et limiter le kilométrage à vide.
Soutenir des actions porteuses de sens
Le groupe développe aussi son ancrage local en s’associant à des causes qui lui sont chères. Après avoir soutenu pendant plusieurs années la Fondation des Hôpitaux, il a entamé un nouveau partenariat, sur trois ans, avec Mehdi Deghmache, champion de France 2023 de para-canoë. « Il existe de nombreuses passerelles entre le monde du sport et celui de l’entreprise. Nous accompagnons son association dans la promotion du handicap. Mehdi Deghmache s’entraine actuellement pour les JO2028, cela nous permet de nous inscrire dans une démarche sur du long terme. Ça projette. Nous organisons également des rencontres avec les collaborateurs. C’est un partenariat très fédérateur » souligne Emilie Bertrand, Responsable Communication, Marketing et RSE.
Sur le volet social, le groupe a investi dans un exosquelette afin de faciliter le travail de ses équipes sur les quais. « C’est un outil de prévention des troubles musculo–squelettiques (TMS). Il est indispensable pour le port de charge à partir de 20/25 kilos. Il est particulièrement adapté pour le type de marchandises que nous avons l’habitude de charger sur le site d’Halluin, notamment pour le vrac ou le tissu » explique Mélanie Lecoutre. Et cette année, l’accent sera particulièrement mis sur la qualité de vie au travail, à travers de nombreuses actions à l’image d’un « Osthéocar » qui permettra aux collaborateurs de bénéficier sur site d’un rendez-vous avec un ostéopathe. Car les collaborateurs de l’entreprise sont impliqués régulièrement dans les actions RSE du groupe : plateforme de e-learning, mais également challenge interne à l’image TeaMM Planète, qui permet aux salariés de réaliser des défis. Toutes ces actions ont été valorisées au sein de la certification EcoVadis. « L’année prochaine, le groupe fêtera ses 50 ans, et nous souhaitons accompagner ce passage en y intégrant pleinement la RSE. Notre enjeu est que chacun puisse avoir cette ouverture sur ce sujet » ajoute Emilie Bertrand. Une manière de préparer les 50 prochaines années, et de participer à la transformation du secteur.