Lilaea, une entreprise au service de la qualité des eaux douces

Deux entrepreneuses ont décidé de s’attaquer au sujet de la qualité de l’eau douce en créant Lilaea. L’entreprise propose des stations de surveillance qui captent en temps réel des données physico-chimiques. Récemment, pour compléter ses actions, Lilaea a développé un jeu de plateau, pour accompagner la sensibilisation de ses clients. Rencontre avec Élodie Géba, cofondatrice de l’entreprise.

250610 lilaeaDu nom d’une naïade de la mythologie grecque chargée protéger les sources d’eau, Lilaea s’est donnée comme mission de contribuer à la préservation de la qualité des eaux. Créée en 2021 et implantée à Saint-Quentin, l’entreprise s’est spécialisée dans les eaux douces. « Il existe de nombreuses solutions pour les eaux marines, mais peu de choses sont faites pour suivre la qualité des eaux douces alors qu’elles sont vitales. Son suivi est plus complexe : l’eau douce est plus difficile d’accès, les milieux plus opaques, les profondeurs plus variées » explique Élodie Géba, docteure en écotoxicologie aquatique qui a cofondé l’entreprise avec Anne Gaspar, experte en systèmes embarqués et robotique. Lilaea a ainsi développé une station de surveillance capable de surveiller en temps réel la qualité de l’eau. Munie de nombreux capteurs, la station, automne en énergie, a été écoconçue. « Nous avons utilisé du robinier pour sa réalisation. Je ne voulais pas mettre à l’eau une station qui contiendrait des matériaux toxiques. Nous avons travaillé avec des fournisseurs locaux, des menuisiers, l’idée étant d’avoir une station locale, duplicable dans d’autres territoires. Il nous fallait une station la plus accessible possible ».

Un suivi en temps réel

Lilaea travaille avec des entreprises ou des collectivités – qui disposent notamment de nouvelles compétences comme la GEMAPI ou la GEPU - pour surveiller la qualité des différents cours d’eau. « La station capte de nombreuses données physico-chimiques. Nous sommes capables de paramétrer des seuils de façon à être alertés en cas de problème. Cette réactivité est essentielle, car la restauration des écosystèmes est particulièrement onéreuse, sans compter les nombreux impacts environnementaux » souligne Élodie Géba. Le suivi en temps réel permet également de comprendre la dynamique de l’écosystème. « Les paramètres varient selon la nuit ou le jour, ce qui nous permet d’avoir une analyse globale. Nous allons mesurer le taux t’oxygène, l’opacité, le PH, la température… Cela nous permet d’identifier le type de pollution : chimique, organique, métallique… ». Lilaea réalise également des bilans de santé des cours d’eau qui permettent à ses clients de mieux connaître les écosystèmes.

Démystifier l’ampleur du sujet 

250610 lilaea 2Dans le prolongement de ses activités, l’entreprise déploie également de nombreuses actions de sensibilisation. L’entreprise propose aux acteurs économiques des ateliers pour calculer leur empreinte eau. Elle vient également de développer un jeu de plateau, Shar’Eau. L’objectif : apprendre à gérer la consommation d'eau mondiale en coopérant entre participants, et en faisant face aux différents aléas climatiques, chacun devant maintenir un niveau de vie idéal. « Lorsque nous échangions avec des clients ou des prospects, beaucoup étaient souvent un peu perdus face à l’ampleur du sujet. Notre idée, à travers ce jeu et les ateliers que nous proposons, est de redonner les clés de la décision. Ici, chaque joueur doit prendre des décisions pour avoir une bonne quantité d’eau potable. C’est un jeu de coopération autour de la gestion de l’eau. L’idée est aussi de montrer, à travers nos cartes actions, les solutions possibles. Celles du jeu sont des cas réels, qui existent dans la vraie vie, et qui démontrent que l’on peut agir sur ce sujet » conclut Élodie Géba.