« Passer du plein écran au plein air » : Beecity conjugue nature et travail

sylvain breuvart beecitySi la nature a plus ou moins disparu de nos lieux de travail, Beecity souhaite aujourd’hui sensibiliser les entreprises et reconnecter les salariés au vivant. Créé en mars 2013 par Sylvain Breuvart, Beecity propose de transformer les espaces verts des entreprises en ilots de biodiversité et de bien-être. Cela permet d’attirer l’attention des collaborateurs sur les enjeux liés à la préservation de la biodiversité. « Notre porte d’entrée, ce sont les ruches. Les abeilles permettent de fédérer les collaborateurs autour d’un projet convivial : c’est un support qui nous aide à poser les bonnes questions. Nous avons ensuite déroulé notre offre autour de services liés à la végétalisation. Nous avons mis en place des plantations participatives. Les salariés sont invités à mettre la main dans la terre ! Dans un monde où tout va trop vite, l’idée est de passer du plein écran au plein air ». Et la sensibilisation dépasse les limites de l’open-space : Sylvain Breuvart évoque ainsi le mail qu’il a reçu d’une participante, ravie d’avoir pris conscience des possibilités qui s’ouvrent désormais à elle dans son jardin. « L’entreprise est un super lieu de sensibilisation. Il faut décloisonner : la vie ne s’arrête pas aux portes du bureau ». Beecity propose ainsi de nombreux ateliers, comme la création de Bee Wrap, tissu réalisé avec de la cire d’abeille, alternative au film étirable, pour « faire rentrer l’économie circulaire dans la ruche ». Installations d’hôtels à insectes, plantations, animations : chaque action développée est un levier de sensibilisation. « Nous faisons face à un effondrement de la biodiversité. Pourtant, avec seulement quelques mètres carrés de nature, celle-ci se régénère très vite ». Selon une étude internationale publiée en 2017 par la revue PLoS One, près de 80 % des insectes auraient disparu en Europe durant les 30 dernières années.

«  Il fallait que mon projet ait un impact social et environnemental »

L’entrepreneur fonde Beecity après une expérience de 7 ans dans le domaine du microcrédit. « Il fallait que mon projet ait un impact social et environnemental. Je me suis beaucoup inspiré des témoignages de grands témoins comme Antonio Meloto, entrepreneur social philippin ou Muhammad Yunus, prix Nobel de la Paix, intervenu en 2014 au World Forum for a Responsible Economy. Ça m’a conforté dans la direction où aller et dans le fait qu’il fallait y aller rapidement ». Sylvain Breuvart rencontre également plusieurs entrepreneurs lors des matinales organisées par Réseau Alliances, où il est « challengé » sur son projet. Repéré par l’association, il est lauréat des Trophées de l’Économie Responsable en 2014. « Ça m’a permis de légitimer mon activité et de sortir de l’anonymat. Les Trophées apportent de l’énergie à ceux qui veulent créer ». Membre des Jeunes Pousses, il rencontre et échange avec des structures ayant les mêmes problématiques que lui. « C’est une vraie aide et ça permet de pousser des prestations communes. Par exemple, avec Les Paniers de Léa, nous avions des connexions très fortes : nous avons organisé une journée de sensibilisation chez un client ». L’entrepreneur s’engage ensuite dans le parcours de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération. « Le parcours a permis de sortir la tête du guidon, de se questionner sur son modèle économique et d’avoir une vision à plus long terme. On se pose, pour mieux faire face au défi de la création d’entreprise ».

De l’exigence à l’émerveillement

Aujourd’hui, face à la perte de la biodiversité, l’entrepreneur « trouve de l’optimisme dans l’action ». Pour lui, les entreprises ont un vrai rôle à jouer. « La Biodiversité ce ne sont pas que les grands mammifères. Il s’agit de l’ensemble de la vie sur terre et l’être humain en fait partie ! Ce que l’entreprise oublie parfois c’es201215 beecity teamt que lorsqu’elle crée une richesse économique, elle prélève des ressources et rejette des émissions polluantes. La moindre des choses serait de laisser la nature s’exprimer aux pieds des entreprises...Il faut donc se questionner sur l’ensemble des impacts. Cela ne s’arrête pas aux portes de l’entreprise. Il ne faut pas se contenter de saupoudrer quelques actions RSE, il faut la mettre au cœur de l’entreprise et reconnecter l’Homme à la nature ». Cette reconnexion se traduit par des espaces de nature au travail. Vergers, haies champêtres, prairies fleuries, forêts urbaines, lieu de pique-nique : en développant des refuges pour la biodiversité, ce sont aussi des havres de convivialité, propices au bien-être des collaborateurs, que développe Beecity. Selon une enquête menée par Interface en 2015, la nature au bureau accroit de 13% le bien être des collaborateurs. « Chez Beecity, nous sommes tous des passionnés, émerveillés par la beauté de la nature », une passion que la « Beeciteam » transmet chaque jour un peu plus, en développant son activité aux quatre coins de la France. Il conclut en citant Nicolas Hulot : « l’émerveillement constitue le premier pas vers le respect du vivant ».

 

 Découvrez les bonnes pratiques de Beecity : "Beecity fédère les salariés autour de la biodiversité"